Premier livre que je lis de Richard Powers et première claque. « Sidérations » relate le parcours d’un homme, biologiste, qui élève seul son fils de neuf ans. Un garçon attachant et spontané, sans filtre, ce qui l’amène parfois à éprouver des difficultés relationnelles notamment à l’école. Son père l’emmène en séjour dans la nature dès le début du roman pour passer un moment privilégié avec son fils, et pour que ce dernier change d’air. Passionné d’animaux, le jeune Robin déstabilise encore son père, mais se régale durant tout le séjour. À leur retour, un scientifique approche son père pour lui proposer d’inscrire son fils dans un programme neuroscientifique expérimental et qui serait susceptible de l’aider à gérer ses émotions. Les effets ne se font pas attendre longtemps pour Robin, mais à quel prix ? Est-ce que sa mère, décédée dans des circonstances tragiques serait d’accord avec ce programme scientifique ? L’auteur écrit un roman poignant et qui marque le lecteur. Il décrit cette relation père-fils avec une acuité rare. Tout comme la personnalité de Robin en décalage régulièrement avec la société qui l’entoure, notamment lors de ses crises de colère. L’Amérique qui se désagrège dans son climat et dans sa politique percute le destin de ces deux personnages, dans un roman unique, à la charge émotionnelle rare.
Sidérations, ed. 10/18, 8,90 euros, 408 pages.