Bilan 2020 / Les mafieuses

En regardant un peu en arrière sur les lectures de cette année, j’ai fini par me laisser tenter par un petit top 10 des familles, en bon blogueur néophyte. C’est aussi l’occasion pour moi de mettre en avant des petites pépites plus ou moins remarquées cette année. Bref, ça fait toujours plaisir de partager des lectures qui valent le détour et le sacrosaint article de fin d’année est un joli prétexte pour ça.

Voici les bouquins dans le désordre, lus cette année et susceptibles de se retrouver dans ce petit top 10 évidemment subjectif. Ça n’a pas été simple de réduire à 10 livres, mais ceux-là peuvent s’y trouver sans hésiter. Si vous êtes à court d’idées, n’hésitez pas à piocher dedans.

Je commence avec « La discrétion » de Faiza Guène édité chez Plon, un livre qui m’a marqué pour différentes raisons. Ce magnifique roman conte le destin de Yamina et de ses filles à travers plusieurs époques, un livre politique et en même temps intime. Une lecture marquante à faire découvrir autour de soi.

Laurent Petitmangin a été une très belle surprise avec son premier roman édité à la Manufacture de livres, « Ce qu’il faut de nuit ». Roman qui a d’ailleurs eu son petit succès auprès des différents blogs littéraires sur la toile. J’ai lu avec ce roman, le récit sensible d’un père qui élève seul ses deux fils. Une très belle écriture et un juste dosage entre le tragique et l’espoir. Très fort.

« Cinq dans tes yeux » d’Hadrien Bels était un premier roman que je guettais depuis un moment et je n’ai pas été déçu une seconde. Ce premier roman édité chez l’Iconoclaste permet aux lecteurs de s’engouffrer en un rien de temps dans Marseille avec le personnage principal Stress, dès les premières pages. Cela fait partie des lectures où les sens ont toutes leurs importances. À noter un sacré travail sur la langue et sur la musicalité de certaines séquences, le tout rythmé comme il faut. Du tout bon.

On poursuit à Marseille. Cette année j’ai eu le plaisir de lire le dernier livre de Dominique Manotti. Toujours aussi politique et engagé, avec une intrigue qui porte à merveille le propos. L’auteur questionne dans cet opus édité dans la collection Equinox des Arènes, les crimes racistes occultés par le pouvoir dans les 70’s. En bref Manotti dans ses œuvres. « Marseille 73 » est un livre important.

J’ai aussi découvert pendant cette fin d’année Colin Niel avec son dernier roman, « Entre fauves ». Et je peux vous dire que je vais de ce pas me pencher sur sa bibliographie plus ancienne. Dans « Entre fauves » édité chez le Rouergue, l’auteur emmène son lecteur dans les Pyrénées et en Namibie, avec au centre du propos les relations entre les animaux et les hommes, et les relations entre la nature et les hommes. Un polar où la chasse sous toutes ses formes est centrale. Prenant et immersif. Un régal.

Celui-ci c’est assez difficile de le décrire et de restituer le sentiment qui s’est dégagé à sa lecture tellement il m’a soufflé. « Chavirer » de Lola Lafon édité chez Actes Sud aborde un sujet sans détour et en même temps avec beaucoup de maitrise dans le récit, celui des violences sexuelles sur les enfants. J’ai découvert pour la première fois la plume et le ton de Lola Lafon avec ce titre de la rentrée littéraire 2020 et j’ai beaucoup aimé.

On ne se refait pas et on repart faire un petit tour du côté de Marseille avec « Vanda », le dernier polar de Marion Brunet édité chez Albin Michel. Là, il est question d’une relation fusionnelle entre une mère et son enfant. Une relation construite sur de la débrouille et en même temps qui semble fragile. Inutile de vous en dire plus, on retrouve avec plaisir les thèmes chers à Marion Brunet dans ce polar sombre de très bonne facture. Au passage et en trichant un peu, je vous conseille une autre lecture de l’autrice avec « Sans foi ni loi ». Un roman édité en jeunesse avec du western en fond et une femme hors normes pour le personnage principal. Lu aussi cette année, il mérite qu’on s’y attarde.

« La soustraction des possibles » est avant tout un très bon titre. Je vous invite plutôt avec celui-ci à une expérience de lecture où les sensations des personnages ne sont pas loin. On les ressent presque. C’est souvent l’effet que ça fait lorsque l’on s’immerge dans un roman de Joseph Incardona. Des dialogues très bien sentis et une ambiance à couper au couteau, le dernier roman noir en date de l’auteur est une petite pépite et ne déroge pas à la règle. Un sacré bouquin édité chez Finitude, dense et qui fait réfléchir bien après sa lecture sur les rouages d’un monde qui marche parfois sur la tête.

Lu cet été, « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Leghieri fait partie des plus grosses claques de l’année avec « Chavirer ». Un roman avec un ton unique dans le Marseille des années 80 jusqu’aux années 2000. Le récit d’une enfance en cité qui flirte avec les (très) grosses galères. Un roman marquant édité chez P.O.L.

Et enfin un petit bonbon pour la fin, un polar des éditions de l’Aube que je me suis mis de côté il y a un moment de ça déjà. Il s’agit de « Boccanera » de Michèle Pedinielli. Ça se passe à Nice, le personnage principal Diou est remarquable et l’intrigue tout comme sa construction est parfaite. La naissance d’une détective pas comme les autres, à suivre sans hésiter. Tout ce que j’aime dans le polar.

En petit bonus, je vous conseille un essai stimulant et important sur les enquêtrices dans le polar : « À armes égales ». Une analyse fine de Caroline Granier qui permet de découvrir de nouvelles autrices et de nouveaux titres et de questionner la place des femmes dans le roman noir. Un travail important et rare, édité chez Ressouvenances.

Bonne fin d’année à toutes et à tous !

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