Auxiliaire de puéricultrice, Bénédicte raconte son travail auprès des mères et son grand huit des émotions.
Bénédicte travaille dans un hôpital et est auxiliaire de puéricultrice. Elle raconte dans ce récit des moments marquants au contact des mères qui accouchent, au contact des pères, des bébés ou encore des équipes soignantes. Entre ces chapitres sur le soin et sur le corps des femmes, se glissent des chapitres sur le passé de Bénédicte. Un passé de danseuse dans une troupe itinérante. Un passé qu’elle se remémore comme en écho avec sa vie moins aventureuse et actuelle, à l’hôpital.
Julie Bonnie écrit un roman réaliste et plein de lucidité sur la maternité et sur tout ce que peut représenter un accouchement, aussi bien les bons moments que les moments plus compliqués voire dramatiques. L’hôpital, son personnel, les sages femmes, et donc les auxiliaire de puéricultrice sont le réceptacle de ces émotions, parfois de ce trop plein. Julie Bonnie livre à travers son personnage des réflexions sur le personnel soignant et ne s’arrête pas aux mères et aux patientes. Son ton est sans concession. Ce roman tisse un pont entre deux vies vécus par le personnage et touche le lecteur et la lectrice.
J’ai préféré les parties sur l’hôpital même si le tout forme un beau roman. Paru en 2013, il pourrait être écrit aujourd’hui lorsqu’il met en évidence les conditions de travail épuisantes et qui se dégradent du personnel soignant (cadence, rentabilité des soins, manque de matériels, sous effectifs, locaux inadaptés, etc.). Le mouvement de grève récent des sages femme peut en attester.
Chambre 2, ed. Belfond, 17,50 euros, 192 pages.