Nico Walker restitue l’atmosphère de la guerre ou la dépendance aux drogues dans ce roman sombre, à l’écriture unique qui sonne juste du début à la fin. Pendant un long séjour en prison suite à plusieurs braquages de banque, l’auteur est contacté par un journaliste qui souhaite qu’il écrive un bouquin. Inspiré de sa vie dans laquelle l’auteur est parti faire la guerre en Irak pendant onze mois, « Cherry » dresse le portrait d’un jeune soldat enrôlé pour partir en Irak. Un troufion assez détestable à certains moments et plutôt attachant à d’autres. On suit l’arrivée dans les études de son personnage avant de le suivre lors de ses classes dans l’armée. Il part ensuite sur le front en Irak, en tant que médic, pour aider ses pairs avec ses petites compétences et surtout pour voir ses collègues mourir dans le pire des cas. On suit les pensées de ce personnage torturé qui avec une lucidité désarmante décrit l’horreur de la guerre, l’attente insupportable sur le front. Mais aussi les traumas qui en découlent ou son rapport aux drogues compliqué, que ce soit avant son départ pour l’Irak ou à son retour. « Cherry » est un roman qui sonne le lecteur dès les premières pages, une lecture marquante.
Cherry, ed. Les Arènes, coll. Equinox, 20 euros, 432 pages.