Dernier polar en date de Caryl Ferey et cette fois-ci direction une réserve animilière à la frontière namibienne, non loin du fleuve Okavango. La ranger Solanah Betwase est sollicitée pour se rendre sur la réserve à la suite de la découverte d’un corps sans vie. Un jeune homme qui semble avoir été assassiné au milieu de la brousse. La ranger qui n’a pas l’habitude de gérer des meurtres se retrouve sur cette affaire car il semblerait que ce meurtre soit lié a du braconnage, une pratique interdite et courante dans la région, qui brasse des sommes astronomiques d’argent. Solanah et son collègue Seth ne sont pas au bout de leurs surprises lorsqu’il font la connaissance du gérant de la réserve animalière, l’énigmatique John Latham. Ce propriétaire de réserve est un personnage complexe et on a bien du mal dès le début du roman noir à comprendre si cet homme peut devenir un ennemi ou un ami pour Solanah. Sa relation aux animaux notamment est ambiguë et Solanah se méfie. Le rythme est toujours aussi enlevé comme souvent chez l’auteur, la documentation est fournie et c’est tout un trafic autour des animaux sauvages que l’on découvre dans ce polar qui fait un peu penser au travail de Colin Niel dans un autre roman, « Entre fauves ». « Okavango » est un roman noir dans lequel on sent la colère de l’auteur affleurée derrière ses personnages. Au passage et c’est loin d’être évident, on découvre une nature très bien décrite à travers des atmosphères et les comportements des animaux.
Okavango, ed. Gallimard, coll. Série noire, 21 euros, 544 pages.