Après nous le déluge / Yvan Robin

L’eau inonde les trois quarts de la planète. Un père et son fils tentent de survivre au milieu de la catastrophe.

Feu-de-bois vit avec son père dans une bicoque reculée, depuis la mort de sa mère. Il sort de l’école avec son amie Dalila au début du roman lorsque de dramatiques événements climatiques arrivent. Un déluge de pluie s’abat sur la surface du globe et terre tremble à plusieurs reprises. L’eau engloutit tout sur son passage et le père et le fils chacun de leur côté vont tenter d’y faire face. Dans un récit âpre et où il ne reste plus beaucoup d’humanité, Yvan Robin invite les lecteurs à découvrir un monde ravagé par l’eau et dans lequel le soleil ne se lève plus. Un monde où l’on lutte pour sa survie. On suit le père et le fils dans deux narrations qui alternent. « Après nous, le déluge » est un roman qui sonne, on ressent la détresse des personnages et les sentiments qui les traversent face à ce monde devenu méconnaissable et hostile.

Après nous le déluge, ed. in8, 18 euros, 240 pages.

U4 : Stéphane / Vincent Villeminot

Une épidémie se propage et les jeunes entre 15 et 18 ans survivent d’une manière bien mystérieuse.

Un étrange virus se répand dans la population en quelques jours. Les adultes meurent les uns après les autres, mais les adolescents entre 15 et 18 ans survivent sans explication. C’est dans ce contexte où chacun tente de survivre que Vincent Villeminot emmène son lecteur dans la ville de Lyon au début du roman. On y suit quelques personnages et notamment Stéphane une jeune fille qui tente de savoir si son père a survécu ou non à cette épidémie foudroyante. En effet son père est un médecin reconnu qui travaille sur les épidémies et il a mystérieusement disparu après l’apparition des premiers symptômes dans la population. On suit donc des ados qui tentent de survivre dans un environnement devenu hostile où chacun souhaite sauver sa peau. Vincent Villeminot comme toujours amène un récit rythmé et prenant. On retrouve une façon bien à lui d’aborder les relations notamment les relations familiales. Ça donne envie de lire les trois autres titres qui se passent dans le même environnement et qui ont été écrits par trois autres auteurs. Chaque roman se focalise sur les péripéties d’un jeune qui tente de surnager au sein de l’épidémie.

Stéphane, ed. PKJ, 7,95 euros, 456 pages.

La route / Cormac McCarthy

Un roman sombre porté par une écriture ciselée. Une claque.

Un père et son fils se retrouvent dans un monde dévasté où il reste quelques humains luttant pour leur survie. Le père est affaiblie et est prêt à tout pour protéger son fils, qui lui est terrorisé et tente de donner du sens à tout ce qui l’entoure. Le lecteur va les suivre dans cet état de vigilance permanent, ne restant jamais au même endroit trop longtemps et traversant une nature souvent hostile. Cormac McCarthy a une sacré plume. C’était prévisible avec ce roman connu et dont on parle beaucoup mais tout de même, quelle claque. Il n’y a rien de trop, que ce soit dans les descriptions, dans les scènes décrites ou dans les dialogues. L’atmosphère y est pesante. Jusqu’à un final qui souffle aussi et qui permet de découvrir un raconteur d’histoire hors pair.

Traduit par François Hirsch.

La route, ed. Points, 7 euros, 256 pages.

Une immense sensation de calme / Laurine Roux

Une jeune fille raconte son périple et ses rencontres dans un monde qui a connu la destruction et qui est métamorphosé.

Le premier roman de Laurine Roux reprend des thématiques du « Sanctuaire » lu il y a peu et dès le début on distingue un nouveau monde post apocalyptique. Des bombardements ont réduit la majorité des hommes en charpie et quelques personnes ont survécu à cette guerre. On les appelle « Les invisibles ». C’est dans ce contexte que l’on découvre une jeune fille qui après avoir enterré sa grand-mère, rencontre un homme avec une aura singulière, une aura sauvage. Un taciturne qui parle peu, qui agit et qu’elle va apprendre à connaître. Fait-il parti de ces invisibles qui ont survécu à la guerre et à le destruction ? C’est en suivant cette jeune narratrice jamais nommée que le lecteur remonte le fil des évènements et comprend l’environnement polaire dans lequel elle évolue. À partir de là on découvre un passé meurtri, constitué en partie de légendes et qui se raconte d’une génération à l’autre.

Laurine Roux restitue les sensations, le charnelle, avec une écriture pleine d’aspérités et que l’on retrouve avec plaisir. La frontière entre le fantastique et le réel est toujours aussi fine et c’est aussi ce qui rend si singulier les romans de l’autrice. Dans ce monde où les sensations sont reines, on se laisse complètement porter par le périple de la narratrice et par les réflexions qu’elle charrie sur la condition humaine, sur notre animalité ou sur la mort. Un roman qui envoute et qui montre encore une fois tout le talent de Laurine Roux.

Une immense sensation de calme, ed. du Sonneur, 15 euros, 128 pages.

Le Sanctuaire / Laurine Roux

Un roman qu’on ne lâche pas, sur une famille qui vit en autarcie après une catastrophe.

Dans un monde où une catastrophe a réduit à peau de chagrin la population mondiale, une famille se retrouve retranchée dans les montagnes et vit en autarcie dans une cabane. Un lieu appelé « Le sanctuaire » et qui est préservé du monde extérieur par le père de la famille notamment, très protecteur envers ses deux filles. Le monde d’avant resurgit par bribes de temps à autre, lorsque le père s’absente pour récupérer des denrées et qu’il croise d’autres survivants. Pour la mère, c’est par le discours que la nostalgie se met en place lorsqu’elle raconte des scènes du monde d’avant à ses filles. Laurine Roux emmène le lecteur au sein de cette famille et plusieurs thèmes sont abordés autour de la parentalité, de ce que peut représenter le fait de protéger ses enfants ou encore les différentes facettes qui peuvent naitre chez des parents lorsqu’ils élèvent des enfants, y compris les facettes plus sombres. Entre les deux sœurs, il y a des caractères qui divergent au début du récit avec Gemma qui est née dans « Le sanctuaire » et qui ne connait que cet environnement sauvage dans lequel elle a grandi et qui avec l’aide de son père, a fait d’elle une chasseuse hors pair. June de son côté connait le monde d’avant et a un rapport totalement différent à la nature qui l’entoure. Elle ne ressent pas le même sentiment de liberté que sa sœur.

Je découvre Laurine Roux avec ce roman que j’ai dévoré. Un récit à la lisière du roman noir et de l’imaginaire. Un récit parfois sombre, parfois lumineux. L’écriture sans fioriture n’y est pas étrangère et évoque en quelques mots des images chez le lecteur. Une petite pépite ce bouquin.

Le Sanctuaire, ed. du Sonneur, 16 euros, 160 pages.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer