Pierre qui roule / Donald Westlake

Premier titre de la série avec le personnage Dortmunder.

Après avoir replongé dans les aventures de Parker le cambrioleur, je continue de (re)lire l’œuvre du maître Donald Westalke dans sa série avec Dortmunder cette fois-ci, un bandit qui a le don d’attirer les emmerdes. A peine sorti de prison au début du roman, le personnage est approché par un de ses anciens compères pour participer au vol d’une émeraude. Une fois son équipe recomposée, les joyeux lascars se lancent dans l’affaire et les évènements vont sérieusement se compliqués. C’est le début d’une longue série dans laquelle l’émeraude ne va pas être si simple à subtiliser pour Dortmunder et sa bande. « Pierre qui roule » est un roman noir qui allie humour noir, sens du rythme et dialogues d’enfer avec brio. On n’en demande pas plus, c’est très bien ficelé. Une valeur sûre encore une fois et un réel plaisir de lecture du début à la fin.

Pierre qui roule, ed. Rivages, coll. Rivages noir, 8,65 euros, 304 pages.

Le Marteau des sorcières / Fabien Cerutti

Une suite de qualitay pour ce tome 3 du Bâtard de Kosigan.

Rien de tel qu’une interlude dans le monde de Fabien Cerutti et dans celui de son bâtard de Kosigan pour changer d’air. Un monde à part où les royaumes luttent et où le personnage du bâtard de Kosigan tire son épingle du jeu avec sa compagnie. Des personnages haut en couleurs que l’on a beaucoup de plaisir à retrouver dans ce troisième tome qui met l’accent sur la sorcellerie et ses effets sur les royaumes. Comme toujours l’étayage historique est de mise et c’est un nouveau roman de fantasy riche et passionnant que nous offre l’auteur pour cette troisième fournée. L’alternance avec l’histoire du bâtard et l’histoire de son descendant dans les années 1900 est toujours de mise, et c’est d’une efficacité redoutable. D’ailleurs on perçoit que les deux trames se rapprochent de plus en plus. On retrouve le ton malin et joueur d’un personnage attachant et en même temps qui se cherche toujours. Notamment des informations sur sa mère qu’il peine à trouver. Le bâtard et sa troupe de mercenaires se retrouve donc à Cologne dans ce tome, au milieu des problèmes que posent d’un côté l’inquisition et de l’autre de mystérieuses sorcières traquées justement par cette même inquisition. Le mélange d’approche historique, de péripéties et de tractations en tout genre fonctionne une nouvelle fois. Il me reste le quatrième livre dans ce cycle prenant qui ne s’essouffle pas.

Le Marteau des sorcières, Ed. Folio, 8,90 euros, 464 pages.

Wyld / Nicholas Eames

La Mort ou la gloire / Tome 1

De la fantasy originale et très bien menée, voilà un aperçu de ce que propose le premier tome de Wyld de Nicholas Eames. Des anciens mercenaires réputés sortent de leur quotidien pour reformer un groupe. Il s’agit d’aller chercher la fille de l’un d’entre eux qui est bloquée dans une ville assiégée par des forces obscures. On découvre petit à petit les personnalités singulières d’une troupe de copains qui était craint à une époque. Du combattant redoutable au mage en passant par le voleur, chacun excellait dans son domaine et participait à la réputation de « Saga », le nom du groupe. On se rend compte rapidement que la comparaison avec un groupe de musique est évidente. Et nous voilà partis dans des aventures d’enfer sur un rythme effréné. Une dose d’humour, une dose de castagne et des personnages attachants notamment les deux pères de famille, font que cette série démarre sous les meilleurs hospices. On pense aux Chevauches-Brumes de Thibaud Latil-Nicolas et à la même richesse dans l’univers.

La Mort ou la gloire, ed. Bragelonne, 18,90 euros, 576 pages.

Le fou prend le roi / Fabien Cerutti

Le bâtard de Kosigan – Tome 2

« Le fou prend le roi » est le second tome de la série consacrée au Bâtard de Kosigan. Un personnage rusé et plein de malice, qui gère ses affaires comme bon lui semble dans le royaume. Le tout dans un contexte où la guerre de Cent Ans débute. Fabien Cerutti écrit une suite tout aussi prenante avec des nouveautés. Les personnages de sa troupe prennent la parole et le Bâtard n’est plus tout le temps sur le devant de la scène. Il est aussi beaucoup moins chanceux que dans le premier tome et va ramer dans ses aventures pour s’en sortir sans trop de casse. Dans cet opus, Kosigan est missionné par le sénéchal d’Angleterre pour infiltrer l’entourage du roi de France. Il doit découvrir quel est la teneur d’un complot qui se trame autour du roi et arrive dans le comté de Flandre pour cette raison. L’auteur en profite pour aborder la religion, les croyances notamment anciennes et leurs impacts sur les populations. La magie sans être l’unique sujet a plus d’importance, que ce soit avec les nouvelles créatures que va croiser Kosigan ou à travers son rôle dans les intrigues. L’alternance dans le roman avec les évènements qui concernent le descendant du Bâtard de Kosigan cinq siècles plus tard, à la fin de l’année 1899, est toujours présente comme dans le premier tome. Fabien Cerutti confirme son talent et le cocktail action, manigances et petites touches d’humour fonctionne une nouvelle fois très bien.

Le fou prend le roi, ed. Folio, 9,20 euros, 608 pages.

L’ombre du pouvoir / Fabien Cerutti

Le Bâtard de Kosigan – Tome 1

De l’aventure et de l’action avec un contexte historique fourni qui emmène le lecteur dans un royaume de France divisé, voilà un petit échantillon de ce que nous propose le premier tome du Bâtard de Kosigan. Fabien Cerutti construit un singulier personnage, parfois un peu caricatural envers les femmes. Un mercenaire plutôt coriace à la tête d’une petite troupe qui rend des services à droite à gauche dans le royaume, à des personnages de pouvoir. Évidemment le Bâtard de Kosigan n’oublie pas de servir ses intérêts au passage et bien malin est celui qui devinera ses véritables intentions. Une touche de magie parsème le tout dans ce premier tome qui démarre cette série sous les meilleurs auspices.

L’ombre du pouvoir, ed. Folio, 8,70 euros, 528 pages.

Orphelins de Dieux / Marc Biancarelli

Un roman âpre et violent dans les montagnes Corse du XIXeme siècle.

XIX ème siècle. Vénérande est une jeune paysanne orpheline qui grandit avec son frère, dans une maison Corse isolée. Son frère croise quatre brigands qui vont lui trancher la langue et le défigurer. Lorsque Vénérande le découvre, elle décide de se mettre en quête d’un tueur à gage pour venger son frère. Un tueur qu’elle va trouver en la personne de L’infernu, un ancien mercenaire réputé et redoutable. L’infernu a longtemps fait partie d’une troupe de brigands qui parfois s’inventait des guerres, parfois rendait de fiers services. Des personnages aussi redoutés qu’ambivalents. On découvre cette troupe lorsque le tueur se livre à la jeune fille sur son passé. Les deux personnages vont construire une singulière relation tout en commençant à chercher les crapules qui ont défiguré le frère de Vénérande.

Le récit alterne entre les histoires passés du mercenaire et la traque au présent dans les montagnes Corse. Orphelins de dieux est un livre qui charrie de la violence, du sang et des effluves. L’écriture est très belle et on est soufflés par les scènes construites par Marc Biancarelli et par la vie de l’époque documentée par l’auteur. On distingue aussi un basculement petit à petit avec le personnage de Vénérande qui s’affirme progressivement au fil de l’histoire. C’est cruel, c’est sombre mais qu’est ce que c’est bien amené.

Orphelins de Dieux, ed. Actes Sud, 20 euros, 240 pages.

Les flots sombres / Thibaud Latil-Nicolas

Un deuxième tome qui confirme tout le talent de l’auteur. Ça cogne sec.

C’est un plaisir de retrouver les Chevauche-Brumes dans cette trilogie de Thibaud Latil-Nicolas. On reconnait dès les premières pages les légionnaires que l’on avait quittés après une âpre bataille à la fin du premier tome et cette fois-ci on va les suivre dans des aventures plus maritimes. Les complots, la politique et les guerres intestines qui minent le royaume sont toujours de la partie. Les scènes de bataille et d’action sont toujours aussi bien restituées. Je trouve même que ce tome est un cran au-dessus du premier en ce qui concerne les péripéties rencontrées par la compagnie des Chevauche-Brumes. On apprécie de revoir les personnalités différentes, voire opposées, des personnages de cette troupe pas comme les autres. Une nouvelle réussite qui me donne envie de clôturer la trilogie pour suivre une dernière fois les aventures de la neuvième compagnie, avec le dernier tome qui est disponible il me semble. Si vous êtes friand d’univers fantastique, de magie, d’humour et de batailles épiques n’hésitez pas à vous pencher sur cette série, elle vaut le détour.

Les flots sombres, Ed. Mnémos, 352 pages, 21 euros.

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