Trois lucioles / Guillaume Chamanadjian

Capitale du Sud, tome 2.

On retrouve Nohamux alias Nox, l’épicier dans ce second volet de la trilogie « Capitale du Sud ». Un personnage débrouillard et attachant que l’on a découvert dans « Le sang de la cité » le premier tome. Guillaume Chamanadjian poursuit sur sa lancée avec « Trois lucioles » et l’intrigue va dépasser les murs de la ville dans ce second roman rythmé. Moins contemplatif que le premier mais toujours aussi bien amené, ce roman de fantasy démontre une nouvelle fois tout le talent de l’auteur pour les dialogues et pour la construction de son univers. Le Duc Servaint, celui qui a élevé le jeune commis d’épicerie est en danger et plus d’un personnage veut sa peau. Nox, qui a développé des compétences redoutables (notamment lorsqu’il passe dans son monde parallèle mais instable) est missionné pour l’éliminer. Il se retrouve face à un dilemme et c’est un des multiples choix que le personnage va devoir faire. La cité de Gémina dans laquelle il vit, voit les tensions se multiplier. Nox essaie d’y voir clair dans les différentes intrigues qui régissent la ville et ses clans mais c’est loin d’être une partie de plaisir. On sent que des évènements tragiques guettent et on est pris par l’histoire de cette suite, encore plus enlevé que le premier tome. Une nouvelle réussite à découvrir.

Trois lucioles, ed. Aux forges de Vulcain, 20 euros, 416 pages.

L’héritage du rail / Morgan of Glencoe

La dernière geste, deuxième chant.

On retrouve avec plaisir Yuri-hime et ses compères dans ce second opus tout aussi réussi. Des personnages toujours attachants, des rebondissements savamment dosés et une pointe d’humour bienvenue. Ça fonctionne toujours autant. L’autrice a vraiment une plume bien à elle, une façon de rendre ses personnages complexes que je n’avais pas croisés depuis un petit moment. Ne vous attendez pas pour autant à perdre le fil on suit parfaitement les différentes intrigues de cette série. La jeune princesse s’est émancipée de son père et de son destin tout tracé dans le premier tome. Elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin dans ce second tome. En effet Yuri engrange de l’expérience et devient actrice à part entière face aux complots et autres réjouissances qu’elle rencontre. En bref, on a toujours envie de savoir la suite et de replonger dans ce singulier univers fait de chemins de fer et de créatures marginales. Un très bon moment de lecture.

L’héritage du rail, ed. Actu SF, 17,90 euros, 466 pages.

Le Marteau des sorcières / Fabien Cerutti

Une suite de qualitay pour ce tome 3 du Bâtard de Kosigan.

Rien de tel qu’une interlude dans le monde de Fabien Cerutti et dans celui de son bâtard de Kosigan pour changer d’air. Un monde à part où les royaumes luttent et où le personnage du bâtard de Kosigan tire son épingle du jeu avec sa compagnie. Des personnages haut en couleurs que l’on a beaucoup de plaisir à retrouver dans ce troisième tome qui met l’accent sur la sorcellerie et ses effets sur les royaumes. Comme toujours l’étayage historique est de mise et c’est un nouveau roman de fantasy riche et passionnant que nous offre l’auteur pour cette troisième fournée. L’alternance avec l’histoire du bâtard et l’histoire de son descendant dans les années 1900 est toujours de mise, et c’est d’une efficacité redoutable. D’ailleurs on perçoit que les deux trames se rapprochent de plus en plus. On retrouve le ton malin et joueur d’un personnage attachant et en même temps qui se cherche toujours. Notamment des informations sur sa mère qu’il peine à trouver. Le bâtard et sa troupe de mercenaires se retrouve donc à Cologne dans ce tome, au milieu des problèmes que posent d’un côté l’inquisition et de l’autre de mystérieuses sorcières traquées justement par cette même inquisition. Le mélange d’approche historique, de péripéties et de tractations en tout genre fonctionne une nouvelle fois. Il me reste le quatrième livre dans ce cycle prenant qui ne s’essouffle pas.

Le Marteau des sorcières, Ed. Folio, 8,90 euros, 464 pages.

Je suis le feu / Max Monnehay

Retrouver Victor Caranne, le psychologue en milieu carcéral.

Dans « Je suis le feu » on retrouve le psychologue en milieu carcéral Victor Caranne, découvert dans le premier roman de l’autrice, « Somb ». Un personnage torturé par un passé qu’il a des difficultés à laisser derrière lui. Notamment un évènement traumatique dont on apprend déjà l’existence dans le premier roman. Victor Caranne rencontre régulièrement des prisonniers dans la prison de l’île de Ré et apporte une aide ponctuelle à des enquêtes en cours sur la Rochelle et ses alentours. Dans ce nouveau polar, plusieurs femmes sont retrouvées assassinées à leurs domiciles à travers des mises en scène macabres. Une singulière enquête qui nous fait aussi entrer dans la tête du tueur sur certains chapitres. Le tout s’imbrique petit à petit et le lecteur a parfois un temps d’avance sur Caranne. C’est toujours un régal de retrouver une région et ses bords de mer, et comme dans « Somb » le cadre du roman participe pleinement au plaisir de lecture. « Je suis le feu » apparaît plus abouti et prenant que le précédent. Max Monnehay est définitivement une autrice à suivre. C’est sombre, très bien amené et les personnages prennent de l’épaisseur (l’exemple de Babiak).

Je suis le feu, ed. du Seuil, 20 euros, 400 pages.

Lune noire / Anthony Neil Smith

Les débuts de Billy Lafitte, un antihéros en litige avec le FBI.

Tout débute lorsque Billy Lafitte est interrogé par le FBI. Le lecteur comprend qu’il a laissé dans son sillage un sacré boxon. On remonte ensuite le court des évènements.

On suit ce personnage ambiguë, un flic de la Nouvelle-Orélans qu a été muté dans un trou paumé suite à des bourdes. Une fois sur place, Billy rend un service à une connaissance et cette simple requête va l’entraîner dans un engrenage de violences et de galères dont il n’a pas idée. Il a des façons bien à lui de géreres choses, un franc-parler bien à lui, ce qui ne facilite rien. Ce livre coche toutes les cases d’un bon roman noir mais il manque un petit quelque chose. Peut être de l’épaisseur chez les personnages. Je suis curieux de lire la suite pour voir ce que cela donne.

Lune noire, Ed. Sonatine, 20 euros, 293 pages.

Le fou prend le roi / Fabien Cerutti

Le bâtard de Kosigan – Tome 2

« Le fou prend le roi » est le second tome de la série consacrée au Bâtard de Kosigan. Un personnage rusé et plein de malice, qui gère ses affaires comme bon lui semble dans le royaume. Le tout dans un contexte où la guerre de Cent Ans débute. Fabien Cerutti écrit une suite tout aussi prenante avec des nouveautés. Les personnages de sa troupe prennent la parole et le Bâtard n’est plus tout le temps sur le devant de la scène. Il est aussi beaucoup moins chanceux que dans le premier tome et va ramer dans ses aventures pour s’en sortir sans trop de casse. Dans cet opus, Kosigan est missionné par le sénéchal d’Angleterre pour infiltrer l’entourage du roi de France. Il doit découvrir quel est la teneur d’un complot qui se trame autour du roi et arrive dans le comté de Flandre pour cette raison. L’auteur en profite pour aborder la religion, les croyances notamment anciennes et leurs impacts sur les populations. La magie sans être l’unique sujet a plus d’importance, que ce soit avec les nouvelles créatures que va croiser Kosigan ou à travers son rôle dans les intrigues. L’alternance dans le roman avec les évènements qui concernent le descendant du Bâtard de Kosigan cinq siècles plus tard, à la fin de l’année 1899, est toujours présente comme dans le premier tome. Fabien Cerutti confirme son talent et le cocktail action, manigances et petites touches d’humour fonctionne une nouvelle fois très bien.

Le fou prend le roi, ed. Folio, 9,20 euros, 608 pages.

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