L’Assassin royal / Robin Hobb

Le premier tome du cycle de l’Assassin royal, de la très belle ouvrage.

Second essai et cette fois-ci c’est le bon. J’avais entamé ce premier tome du cycle de l’Assassin Royal il y a longtemps en le laissant de côté non achevé. Je me suis replongé dedans et cette fois-ci je me suis régalé du début à la fin dans le riche univers de Robin Hobb. On découvre le jeune Fitz, fils illégitime d’un prétendant au trône. Sauf que ce prétendant au trône des Six-Duchés, Chevalerie, décide de renoncer à diriger le royaume lorsqu’il apprend l’existence de ce fils illégitime. Fitz débarque donc du haut de ses six ans dans la cité de Castelcerf, sans se douter une seule seconde qu’il va être un pion central dans les négociations qui régissent le territoire du roi Subtil. Un roi qui décide de le prendre sous son aile pour en faire son assassin. Fitz va alors être amené à découvrir les complots qui se trament tout en essayant de comprendre d’où il vient. Il grandit sous l’autorité de Burrich, le maître d’écurie de la cité, un autre personnage attachant de cette aventure. Ce premier tome est efficace et prenant, on est complètement en immersion dans le royaume des Six-Duchés. L’univers est riche et la narration ne s’essouffle pas. On n’est pas dans de l’action pure et dure à la Gemmell mais cela n’empêche pas de passer un excellent moment de lecture qui donne qu’une seule envie, poursuivre.

L’Assassin royal, ed. J’ai Lu, 8,90 euros, 512 pages.

Le Marteau des sorcières / Fabien Cerutti

Une suite de qualitay pour ce tome 3 du Bâtard de Kosigan.

Rien de tel qu’une interlude dans le monde de Fabien Cerutti et dans celui de son bâtard de Kosigan pour changer d’air. Un monde à part où les royaumes luttent et où le personnage du bâtard de Kosigan tire son épingle du jeu avec sa compagnie. Des personnages haut en couleurs que l’on a beaucoup de plaisir à retrouver dans ce troisième tome qui met l’accent sur la sorcellerie et ses effets sur les royaumes. Comme toujours l’étayage historique est de mise et c’est un nouveau roman de fantasy riche et passionnant que nous offre l’auteur pour cette troisième fournée. L’alternance avec l’histoire du bâtard et l’histoire de son descendant dans les années 1900 est toujours de mise, et c’est d’une efficacité redoutable. D’ailleurs on perçoit que les deux trames se rapprochent de plus en plus. On retrouve le ton malin et joueur d’un personnage attachant et en même temps qui se cherche toujours. Notamment des informations sur sa mère qu’il peine à trouver. Le bâtard et sa troupe de mercenaires se retrouve donc à Cologne dans ce tome, au milieu des problèmes que posent d’un côté l’inquisition et de l’autre de mystérieuses sorcières traquées justement par cette même inquisition. Le mélange d’approche historique, de péripéties et de tractations en tout genre fonctionne une nouvelle fois. Il me reste le quatrième livre dans ce cycle prenant qui ne s’essouffle pas.

Le Marteau des sorcières, Ed. Folio, 8,90 euros, 464 pages.

Qui se souviendra de Phily-Jo ? / Marcus Malte

Une certaine idée de la vérité.

Marcus Malte nous emmène sur la piste d’un étrange inventeur qui meurt au début du livre dans des circonstances troubles. Comme dans un énorme puzzle, l’auteur pose ensuite les pièces les unes après les autres pour que le lecteur puisse comprendre ce personnage et tout ce qui l’entoure, notamment cette mort qui questionne. Des théories du complot aux enjeux climatiques en passant par la puissance des lobbies, ce roman construit d’une main de maître aborde une multitude de sujets d’une actualité brulante. Où se situe la vérité lorsque les politiques s’emmêlent ? Lorsque les grands industriels s’emmêlent ? A la fois polar, documentaire et récit burlesque, « Qui se souviendra de Phily-Jo ? » est un roman original et plein d’inventivité. On en croise rarement des livres comme ça, où l’on questionne le statut de la fiction comme dans un jeu. Prenant.

extrait : « Je me suis dit que dans tout écrit, récit ou fiction, l’auteur manipule le lecteur, que ce soit intentionnel ou pas. Ne serait-ce que parce qu’il choisit les éléments qu’il délivre et la façon de les délivrer. Il impose son point de vue. »

Qui se souviendra de Phily-Jo ?, ed. Zulma, 26,50 euros, 576 pages.

Le fou prend le roi / Fabien Cerutti

Le bâtard de Kosigan – Tome 2

« Le fou prend le roi » est le second tome de la série consacrée au Bâtard de Kosigan. Un personnage rusé et plein de malice, qui gère ses affaires comme bon lui semble dans le royaume. Le tout dans un contexte où la guerre de Cent Ans débute. Fabien Cerutti écrit une suite tout aussi prenante avec des nouveautés. Les personnages de sa troupe prennent la parole et le Bâtard n’est plus tout le temps sur le devant de la scène. Il est aussi beaucoup moins chanceux que dans le premier tome et va ramer dans ses aventures pour s’en sortir sans trop de casse. Dans cet opus, Kosigan est missionné par le sénéchal d’Angleterre pour infiltrer l’entourage du roi de France. Il doit découvrir quel est la teneur d’un complot qui se trame autour du roi et arrive dans le comté de Flandre pour cette raison. L’auteur en profite pour aborder la religion, les croyances notamment anciennes et leurs impacts sur les populations. La magie sans être l’unique sujet a plus d’importance, que ce soit avec les nouvelles créatures que va croiser Kosigan ou à travers son rôle dans les intrigues. L’alternance dans le roman avec les évènements qui concernent le descendant du Bâtard de Kosigan cinq siècles plus tard, à la fin de l’année 1899, est toujours présente comme dans le premier tome. Fabien Cerutti confirme son talent et le cocktail action, manigances et petites touches d’humour fonctionne une nouvelle fois très bien.

Le fou prend le roi, ed. Folio, 9,20 euros, 608 pages.

Légende / David Gemmell

Découverte de l’univers de Gemmell avec un roman qui tape fort.

Je découvre l’univers de Gemmell avec « Légende », un livre du cycle de DrenaÏ. L’auteur prolifique a pas mal écrit et c’est avec ce roman de fantasy que je prends une première claque. Malgré quelques passages qui n’ont pas très bien vieilli (les clichés sur les personnages féminins notamment), David Gemmell construit un univers avec une efficacité redoutable. Il y plante ses personnages de manière classique, mais ça fonctionne. Un univers avec Druss en son centre, un guerrier redoutable et redouté, qui a construit sa réputation au fil de ses aventures, mais qui entretient des rapports ambivalents avec ce statut de monstre sacré. Druss et sa précieuse hache doivent défendre une cité assiégée dans « Légende » et malgré ses préférences pour la castagne, il est là aussi pour diriger la défense et s’occuper des troupes. Le livre raconte sur un rythme soutenu les différentes histoires qui mènent à la bataille de Dros Delnoch et c’est vraiment prenant. On suit le siège de la forteresse en se retrouvant au milieu de la bataille. David Gemmell livre une fantasy efficace qui m’a fait penser aux livres de Scott Lynch, notamment le premier tome des Salauds gentilshommes. Un mélange d’action, de complots et de rebondissements. Les dialogues ne sont pas en reste tout comme l’humour noir et on ressort de la lecture avec l’envie d’y retourner. Du tout bon.

Légende, ed. Milady, 8,20 euros, 475 pages.

L’ombre du pouvoir / Fabien Cerutti

Le Bâtard de Kosigan – Tome 1

De l’aventure et de l’action avec un contexte historique fourni qui emmène le lecteur dans un royaume de France divisé, voilà un petit échantillon de ce que nous propose le premier tome du Bâtard de Kosigan. Fabien Cerutti construit un singulier personnage, parfois un peu caricatural envers les femmes. Un mercenaire plutôt coriace à la tête d’une petite troupe qui rend des services à droite à gauche dans le royaume, à des personnages de pouvoir. Évidemment le Bâtard de Kosigan n’oublie pas de servir ses intérêts au passage et bien malin est celui qui devinera ses véritables intentions. Une touche de magie parsème le tout dans ce premier tome qui démarre cette série sous les meilleurs auspices.

L’ombre du pouvoir, ed. Folio, 8,70 euros, 528 pages.

L’Appel des grands cors / Thibaud Latil-Nicolas

La fin de l’aventure pour la troupe des Chevauche-brumes avec ce dernier tome épique et saisissant.

Pas facile de se dire que c’est le dernier tome où l’on retrouve la troupe des Chevauche-brumes, on s’attache à cet univers moyenâgeux et à ses personnages. Dans L’Appel des grands cors, le troisième et dernier livre de la série, on a toujours autant de plaisir à se replonger dans les intrigues et les conflits qui régissent le Bleu-Royaume. On suit les rebondissements qui poussent dans leurs derniers retranchements Saleon et ses compères, en se laissant complètement happer. Les créatures d’encre sont toujours de la partie tout comme le chaos qui menace les contrées du Roy. Politique, religion, alliances et guerres forment un cocktail détonant. Plusieurs critiques acerbes se glissent en sous texte de la fiction comme dans les tomes précédents, que ce soit sur la religion et ses dogmes rarement tempérés et parfois dangereux, que ce soit sur la difficulté pour les hommes de concevoir le fait que les femmes puissent se doter de pouvoir (les Doryactes sont des personnages marquants), que ce soit sur les enjeux et les aberrations de la guerre, tout cela forme un roman passionnant. A la fois prenante et pleine de réflexions intéressantes, cette trilogie se termine avec brio et il n’y a pas un tome en dessous d’un autre. Typiquement le genre de livre qui dépasse les genres et qui ne se résume pas à de la fantasy ou à de l’imaginaire. Un des gros coup de cœur de l’année.

L’Appel des grands cors, ed. Mnemos, 21 euros, 464 pages.

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