Des os sont retrouvés dans une friche de Bogota. Il manque le tronc et la tête et l’évènement macabre laisse les forces de l’ordre du coin dubitatives. Jusqu’au moment où l’on se rend compte que l’homme à qui appartiennent les membres humains est vivant et qu’il est en prison. Un procureur, Edilson Jutsiñamuy, une journaliste Julieta et sa secrétaire Johana, une ex-guérillera, vont chercher à comprendre ce qu’il s’est passé. À partir de là Santiago Gamboa campe un polar très sombre et qui se dévore malgré les 600 pages. L’intrigue s’inscrit dans l’histoire politique complexe de la Colombie et pour autant on ne se perd pas un seul instant. Au contraire on découvre un pays aux ramifications complexes, gangréné par la violence. Le talent de conteur hors pair est indéniable chez Santiago Gamboa. « Colombian psycho » est le premier roman de l’auteur que je découvre et surement pas le dernier. À noter que le romancier fait une apparition (voire un peu plus) dans son récit et c’est plutôt bien amené. Du très bon roman noir de bout en bout.
Colombian psycho, ed. Métailié, 23 euros, 592 pages.