Pilgrim / Terry Hayes

Un redoutable agent secret doit faire face à une menace planétaire.

Le narrateur est un agent secret d’un genre un peu particulier. Il est missionné par les hautes autorités américaines pour enquêter sur les services de renseignement du pays. Un peu à la manière de l’IGPN, le personnage principal est un espion qui enquête sur d’autres espions. Évidemment il est redoutable. Du 11 septembre aux dernières menaces planétaires, Terry Hayes en met plein la vue à son lecteur. Malgré quelques répétitions dans certains procédés narratifs, on passe un très bon moment de lecture en traversant le globe. Un page turner à découvrir qui offre un juste dosage entre action, intrigues diplomatiques et personnages complexes. Du tout bon.

Pilgrim, ed. Le livre de poche, 11,90 euros, 912 pages.

Après nous le déluge / Yvan Robin

L’eau inonde les trois quarts de la planète. Un père et son fils tentent de survivre au milieu de la catastrophe.

Feu-de-bois vit avec son père dans une bicoque reculée, depuis la mort de sa mère. Il sort de l’école avec son amie Dalila au début du roman lorsque de dramatiques événements climatiques arrivent. Un déluge de pluie s’abat sur la surface du globe et terre tremble à plusieurs reprises. L’eau engloutit tout sur son passage et le père et le fils chacun de leur côté vont tenter d’y faire face. Dans un récit âpre et où il ne reste plus beaucoup d’humanité, Yvan Robin invite les lecteurs à découvrir un monde ravagé par l’eau et dans lequel le soleil ne se lève plus. Un monde où l’on lutte pour sa survie. On suit le père et le fils dans deux narrations qui alternent. « Après nous, le déluge » est un roman qui sonne, on ressent la détresse des personnages et les sentiments qui les traversent face à ce monde devenu méconnaissable et hostile.

Après nous le déluge, ed. in8, 18 euros, 240 pages.

Encore vivant / Pierre Souchon

Un témoignage plein de justesse sur la bipolarité.

Pierre Souchon est journaliste pour le Monde diplomatique notamment et il relate dans ce livre son expérience de la bipolarité. À travers un texte émouvant et très bien écrit l’auteur aborde la question de la psychiatrie en France. Le rapport à la santé mentale de la population et le regard que portent les gens sur ces personnes stigmatisées en un rien de temps. « Encore vivant » c’est aussi un livre sur un monde qui s’éteint, le monde paysan. En effet l’auteur est issu d’une famille de paysans et voit l’environnement agricole changer sous ses yeux. On pense à la justesse du ton d’un livre comme « Pleine terre » de Corinne Royer (si vous ne l’avez pas lu celui-ci foncez). Avec l’arrivée de la concurrence, les nouvelles machines, etc, le métier d’agriculteur est en perte de sens et ce livre poignant l’illustre très bien. Avec une écriture ciselée et une gouaille bien à lui sur certains passages, on découvre un auteur qui tente de surnager à travers sa pathologie.

Encore vivant, ed. Actes Sud, 8,30 euros, 288 pages.

Nous étions le sel de la mer / Roxanne Bouchard

Un polar dépaysant et prenant, à l’atmosphère singulière.

Catherine est au bout du rouleau et démissionne de son travail pour partir en Gaspésie, une péninsule Québécoise où il n’y a pas foule, hormis au moment de la haute saison où les touristes débarquent. Elle se rend dans le coin car elle souhaite retrouver sa mère mais évidement les choses ne vont pas être aussi simple. L’accueil chaleureux aux premiers abords des habitants du coin s’avère rapidement être une façade et petit à petit le lecteur découvre l’envers du décor. Les marins sont des êtres solitaires, parfois taciturnes mais qui sont aussi capables de cacher des choses bien enfouis. Catherine Day va vite le comprendre. Peu de temps après c’est Joaquin Moralès, un policier qui n’est pas du coin qui débarque pour une sombre affaire. Les deux personnages pour des raisons différentes, vont trouver tout un tas de réponses à leurs questionnements existentiels en arrivant en Gaspésie. A travers un ton singulier, ce roman noir qui sent bon l’air marin offre un agréable moment de lecture. La tension augmente au fil des pages. Roxanne Bouchard dépeint des personnages plein d’humanité avec leurs travers et surtout avec beaucoup de justesse dans les émotions. « Nous étions le sel de la mer » est un polar qui nous fait découvrir une région du globe et son atmosphère, une atmosphère iodée qui dépayse. Du tout bon.

Nous étions le sel de la mer, ed. de l’Aube, 19,90 euros, 320 pages.

Jusque dans la terre / Sue Rainsford

Un roman surprenant qui promène le lecteur à la lisière de l’imaginaire.

À la frontière entre le fantastique et le réel, voilà où l’on pourrait situer ce roman de Sue Rainsford. Un père et sa fille Ada vivent retranchés et reçoivent régulièrement des habitants du coin pour leur prodiguer des soins. Ils appellent ces habitants les « cures ». Ils basent leur médecine sur une relation privilégiée avec la terre, mais là ce serait dommage d’en dire plus. L’autrice campe toute une atmosphère autour de ce duo aussi mystérieux qu’inquiétant à certains moments. Plusieurs passages dans le livre laissent la parole aux habitants qui donnent leur point de vue sur ces deux personnages. Une lecture originale et surprenante qui mérite vraiment le détour. C’est toute une langue qui se déploie et je vous invite à la découvrir.

Jusque dans la terre, ed. Aux forges de vulcain, 20 euros, 224 pages.

Ici ça va / Thomas Vinau

Un texte plein de poésie.

Une pause. Une respiration (et une jolie découverte au passage ce roman). Thomas Vinau écrit un petit texte qui permet de déconnecter et de se laisser porter par l’emménagement dans une nouvelle maison de ce couple qui se recentre au contact de la nature. On se délecte des petites scènes du quotidien et des images qui naissent au fil de la lecture.

Ici ça va, ed. Points, 6,10 euros, 144 pages.

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