Penda vit avec sa grand-mère, mami Pirate, dans le 10e arrondissement de Paris. Mami Pirate veille sur elle depuis que son père l’a abandonné et que sa mère est morte. Mami pirate est revenu du Sénégal pour s’occuper d’elle et de sa grande soeur Shango. Elle décroche le téléphone au début du bouquin et apprend par hasard que son voisin Jimmy a été arrêté par la police puis transféré dans un hôpital psychiatrique pour sa schizophrénie. Elle décide d’apprendre les talents de guérisseuse de Mami Pirate pour aider Jimmy. Des talents pour lesquels elle a une prédisposition lorsqu’elle croise son djinn, un peu comme dans une double personnalité. Ce djinn apparaissant dans des attitudes qui déstabilisent Penda mais qui lui permettent en même temps d’apprendre à se connaitre. Tout commence ensuite par sa démission du job dans la supérette dans laquelle elle travaille en bas de chez elle. Elle croise à nouveau ses proches, de Chico un dealer avec qui elle a grandi à Sally une amie à elle dont elle s’est éloignée. La langue de Seynabou Sonko est unique, c’est un mélange d’oralité, d’images marquantes, de puchlines. Elle décrit la marge, le regard stigmatisant notamment sur la maladie mentale. Le tout à travers le regard de Penda sur une situation qui n’a pas prévu de s’améliorer pour elle. Un roman à l’écriture travaillée, hâte de lire le prochain roman de cette autrice.
Djinns, ed. Grasset, 18,50 euros, 180 pages.