Les hommes / Richard Morgiève

Un roman touchant sur un truand sur le retour.

« Les hommes » c’est l’histoire de Mietek, un personnage qui sort de prison dans les années 70 et qui pendant les années Giscard, va tenter de se réinsérer à sa façon. Autrement dit retomber dans ses combines et pas forcément faire l’apologie de la légalité. Le lecteur suit la vie de ce personnage sur le retour qui se cherche, qui est ambiguë, qui tombe amoureux d’une femme alors que cet amour est impossible. Certaines scènes marquent, les personnages sont complexes mais ce qui fait tout le charme pour moi de ce bouquin c’est la plume de Richard Morgiève. Une plume que je découvre et qui sans détour dépeint des vies avec une justesse rare, toute une atmosphère, des émotions. On a aussi le sentiment de lire des passages qui sortent du lot. On peut croiser de la poésie au détour d’un passage notamment lorsque se pose la question de la paternité pour Mietek. C’est toute une vie qui défile sous nos yeux, celle d’un escroc sur le retour qui va constater amèrement que ce retour ne sera pas si simple. Un très bon roman qui est aussi une forme d’hommage aux gangsters d’une époque et à tout un imaginaire autour de ces bandits des années 70. Je découvre le ton sensible voire amer de l’auteur avec ce livre sur un marginal. Un personnage qui nous reste en tête une fois la dernière page tournée.

extrait : « On ferait partie de l’histoire des gens, de la chaîne, on ne serait plus orphelins, ni elle ni moi. »

Les hommes, ed. Joelle Losfeld, 22,50 euros, 368 pages.

Vierge / Constance Rutherford

Un premier roman malin qui questionne avec justesse les normes autour du désir et du corps.

Maxine a vingt-cinq et se pose pas mal de questions. Le reste du temps, elle est surveillante dans un collège et observe les jeunes se chercher entre eux. Son entourage et ses potes ont des relations, font l’amour et elle de son côté est encore loin de se projeter dans tout ça. Elle vit chez sa grand-mère avec qui elle s’entend à merveille et qui va lui offrir un stage de théâtre. C’est dans ce stage que Maxine va être confrontée à ses angoisses et à ses obsessions. Constance Rutherford écrit un premier roman plein d’humour, avec un regard aiguisé sur toute une génération. On assiste à quelques scènes bien pensées, à tout un questionnement sur le corps et sur le désir. Merci à Babelio pour la découverte de ce titre original qui sort le 23 août chez Harper Collins et qui ne se résume pas au simple roman d’apprentissage.

Vierge, ed. Harper Collins, 19,90 euros, 208 pages.

Joueuse / Benoît Philippon

Une sombre virée pleine de rebondissements dans le monde du poker clandestin.

Malgré des personnages un poil caricaturaux, on se laisse facilement embarquer dans un roman noir de Benoît Philippon tant il connaît bien son affaire. Les péripéties sont prenantes et on s’attache neuf fois sur dix à ses personnages en bout de course. C’était le cas dans « Cabossé » et « Mamie Luger » et ça fonctionne toujours autant dans celui-ci. Dans « Joueuse » l’auteur dresse le portrait d’un drôle de duo particulièrement doué pour remporter des parties de poker. Baloo et Zack. Le costaud et le malin. Ils vont croiser la route de Maxine, un personnage mystérieux qui cache bien son jeu et qui est aussi douée qu’eux au poker. Une femme redoutable qui a un certain nombre de comptes à régler. Sans oublier Jean, un petit gamin surdoué qui n’a pas sa langue dans sa poche. Le quatuor est campé et peut évoluer dans les méandres des parties de poker clandestines. Les histoires de chacun et chacune se percutent tout comme leurs vieux démons, et comme dans tout bon polar, les choses s’accélèrent à ce moment-là. On ne parle pas de compétitions officielles dans « Joueuse », on parle de parties jouées dans les arrières salles, dans les rades sombres. Tout est prêt à dégénérer au détour d’une scène. C’est d’ailleurs un autre point que j’apprécie beaucoup chez cet auteur, la capacité à mettre en scène des passages très visuels. Il campe une ambiance, une atmosphère comme personne. Je ne peux que vous conseillez les livres de Benoît Philippon si vous ne connaissez pas l’auteur. Du très bon.

Joueuse, ed. Le livre de poche, 7,90 euros, 352 pages.

Ici ça va / Thomas Vinau

Un texte plein de poésie.

Une pause. Une respiration (et une jolie découverte au passage ce roman). Thomas Vinau écrit un petit texte qui permet de déconnecter et de se laisser porter par l’emménagement dans une nouvelle maison de ce couple qui se recentre au contact de la nature. On se délecte des petites scènes du quotidien et des images qui naissent au fil de la lecture.

Ici ça va, ed. Points, 6,10 euros, 144 pages.

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