Dans un récit à trois voix, Tania James explore la question du trafic des défenses d’éléphant en Inde et plus spécifiquement dans la réserve naturelle du Kerala. On suit la vie d’un mystérieux éléphant appelé « Le fossoyeur » qui perd sa mère au début du roman, tuée par des braconniers. L’autrice fait le choix d’entrer dans la tête de l’animal pour en faire un personnage à part entière, un peu à la manière de Colin Niel dans « Entre fauves ». Emma de son côté est une vidéaste reporter américaine qui se rend dans la réserve pour réaliser un reportage sur de jeunes éléphanteaux orphelins, recueillis par un vétérinaire. Et enfin, on suit Manu un jeune homme indien qui dans son village ne parvient plus à gagner suffisamment sa vie et qui décide de s’orienter vers le trafic d’ivoire. L’autrice indo-américaine écrit un polar efficace qui questionne les paradoxes des rapports entre l’homme et les éléphants en Inde. Ce sont des animaux très importants avec toute une symbolique et en même temps leurs défenses sont une marchandise précieuse et recherchée.
D’ivoire et de sang, ed. Rue de l’échiquier, 22 euros, 264 pages.