Frakas / Thomas Cantaloube

Découvrir comment la Françafrique a émergé, suite à l’indépendance des colonies françaises.

Après un roman noir sur les coulisses de la France sous Papon (« Requiem pour une République »), Thomas Cantaloube poursuit sur sa lancée avec « Frakas ». Un polar qui aborde la question controversée (car longtemps ignorée par le gouvernement français) de la guerre du Cameroun. Une guerre qui voit s’opposer les troupes françaises d’un côté qui occupent le territoire et des membres de l’UPC de l’autre (l’Union des populations du Cameroun) qui résistent et souhaitent leur indépendance. Dans un conflit éminemment politique, l’auteur campe à nouveau les trois personnages réussis de son premier roman. Trois personnages qui évoluent cette fois-ci à partir de 1960 et à partir de l’assassinat en Suisse d’un proche Camerounais de l’UPC (le livre débute sur cet évènement). On retrouve donc Luc Blanchard, ancien de la PJ de Paris qui après avoir vu l’envers du décor des forces de l’ordre parisiennes décide de devenir journaliste. On recroise aussi Antoine le truand Corse qui convoyait des marchandises illégales dans « Requiem pour une République » et qui continue de le faire dans « Frakas » depuis Marseille. Et enfin un certain Sirius Volkstrom, personnage ambivalent au possible et plutôt détestable, que l’on avait laissé pour mort dans le premier roman. Luc Blanchard lui avait tiré une balle alors qu’il secourait un Algérien lors de la nuit meurtrière du 17 octobre 1961 à Paris. Dans « Frakas » il est un sergent qui encadre les troupes Camerounaise sous un faux nom (des troupes équipées par l’armée française pour lutter contre l’UPC). Thomas Cantaloube mène toujours aussi bien sa barque avec un juste dosage entre la documentation et les péripéties du roman en lui-même. On est une nouvelle fois happé par ce roman noir qui confirme tout le talent de l’auteur. A noter que son prochain roman « Mai 67 » s’attardera sur la personnalité de Pierre Belotte, le premier préfet de Seine-Saint-Denis et l’homme derrière la création des brigades anticriminalité (BAC). Hâte.

Frakas, ed. Gallimard, coll. Série Noire, 19 euros, 432 pages.

Undercover / Amaryllis Fox

Avoir vingt ans à la CIA.

Une jeune recrue de la CIA décide d’écrire sur sa vie et sur son parcours. Un parcours semé d’embûches et en même temps qui lui laisse peu de temps pour elle. En effet Amaryllis Fox est recrutée par la CIA à vingt-et-un ans et c’est loin d’être un hasard. La jeune femme est douée et elle va vite le montrer même si le métier va prendre une grande place dans sa vie.

Ce récit qu’elle retranscrit révèle la personnalité d’une espionne et une grande partie de l’envers du décors. C’est riche d’enseignements et on sent que les actions des agentes et des agents ont des répercutions non négligeables sur chaque vie personnelle. C’est aussi en cela que ce livre est très bien vu. L’autrice, fine observatrice du genre humain, aborde les côtés intimes et notamment ce qu’implique ces métiers dans les relations avec leurs entourages. C’est plus rare de lire sur ces sujets lorsque l’on parle d’espionnage.

Le tout est prenant et bien écrit, une belle trouvaille.

Undercover, Ed. Le livre de poche, 7,70 euros, 320 pages.

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