Les motifs / Laurent Mauvignier

Entretiens sur l’écriture de Laurent Mauvignier avec Pascaline David.

J’avais adoré découvrir la plume de Laurent Mauvignier dans son roman « Histoires de la nuit ». Et j’étais curieux de découvrir ce petit bouquin édité chez Diagonale, qui retranscrit un entretien entre l’auteur et Pascaline David, une des deux fondatrices des éditions Diagonale (avec Ann-Gaëlle Dumont). Pascaline David prend le temps de questionner Laurent Mauvignier sur son parcours, sur son approche de l’écriture et sur sa façon d’aborder la construction de ses romans. C’est passionnant de bout en bout. L’auteur s’attarde sur ses procédés narratifs sans donner forcément de recettes. On entre dans les coulisses de ses livres (« Continuer », Histoires de la nuit », etc.) et c’est vraiment intéressant d’avoir son point de vue après lecture. On perçoit par exemple des personnages sous un nouveau jour. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, Laurent Mauvignier a un ton bien à lui, une écriture singulière. On retrouve de longues phrases et toute une réflexion sur le rythme dans son travail. Et même si à première vue cela semble idéal pour perdre le lecteur ce n’est pas du tout le cas et on se laisse porter dans ses histoires. Dans « Les motifs » on retrouve toute la singularité de l’auteur et son sens du détail. Un riche entretien à découvrir.

Les motifs, ed. Diagonale,

Kérozène / Adeline Dieudonné

La romancière part d’un lieu qui aimante tous les marginaux pour le meilleur et pour le pire.

La romancière construit un patchwork d’histoires avec Kérozène qui emmène le lecteur dans une station-service. On y rencontre tout un tas de personnages plus ou moins déjantés et en marge. L’occasion pour l’autrice de porter un regard acerbe sur la condition humaine et sur ses dérives (violences, société patriarcale, terrorisme ou traitement des animaux par les humains).

Adeline Dieudonné écrit un second roman original dans sa construction et très juste dans l’observation de ses tranches de vie. La station service est à la fois un lieu de rencontre et un lieu où tous ces personnages se croisent pour le pire et pour le meilleur. Derrière un ton ironique et pince-sans-rire, l’autrice met en exergue plusieurs problématiques de notre société. Un roman réussi qui plante le décor en peu de temps et qui pose tout de suite une ambiance singulière.

Kérozène, Ed. L’iconoclaste, 20 euros, 312 pages.

Or, encens et poussière / Valerio Varesi

La dernière enquête en date du fameux commissaire Soneri. Une réussite.

Conquis dès les premières pages, Valerio Varesi a une plume bien a lui. Un ton qui ressemble à celui de son commissaire, le commissaire Soneri. Un mélange de nonchalance et d’humour pince-sans-rire. Mais aussi un mélange de souvenirs qui reviennent hanter Soneri au gré des rencontres.

C’est une enquête qui s’annonce réjouissante et originale dès le début, on ressent tout de suite une atmosphère singulière dans la banlieue de Parme, non loin de l’autoroute dans une première scène étonnante. Les personnages se retrouvent dans une brume épaisse et sur les lieux d’un énorme carambolage.

« Or, encens et poussière » m’a donné envie de découvrir d’autres romans noirs de Valerio Varesi. J’en avais entendu parlé en bien à plusieurs reprises sur les blogs polar de la toile. Les éditions Agullo visent juste, une nouvelle fois !

Or, encens et poussière, Ed. Agullo, 21,50 euros, 320 pages.

Traduit de l’italien par Florence Rigollet.

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