L’échappée / Jean-François Dupont

Le parcours d’un homme qui souhaite en finir alors que la guerre civile gronde en France.

La France est sous tension et la guerre civile fait rage. C’est dans ce contexte que l’on fait connaissance avec François, le détenu d’une prison qui voit le directeur de cette même prison, lui proposer de l’aide pour s’évader. François s’empresse d’accepter, mais fausse rapidement compagnie au directeur de la prison. Il se retrouve seul dans la nature, et décide de se rendre en Suisse pour une euthanasie. Il n’a plus grand-chose à perdre. Sa maison a été incendiée, il a perdu sa femme dans des circonstances tragiques avant son incarcération et ne voit plus ses enfants qui habitent loin. Sur son chemin il va faire des rencontres, de Constance une violoncelliste au caractère bien trempé à un groupe de jeunes adolescents dirigés par un mystérieux révérend, le trajet de François s’annonce assez sport. La mort souhaitée au bout du périple en Suisse s’annonce plus compliquée à atteindre. Je découvre la plume de Jean-François Dupont avec ce second roman et on se régale en découvrant ce regard désabusé sur notre monde. François, le personnage principal en bout de course sert parfaitement ce propos. Une atmosphère désenchantée plane sur le bouquin et en même temps, plusieurs passages très bien vus laissent un sourire en coin, notamment les dialogues. François n’était déjà pas en grande forme avant son évasion, pas certain qu’il se refasse une santé dans ce périple à venir pour la Suisse. « L’échappée » est un singulier roman où les personnages tentent de survivre dans un monde dévasté.

extrait : « Cette scène se déroulait entre la dépouille d’un chevreuil et celle d’un directeur de Shopi. »

L’échappée, ed. Asphalte, 20 euros, 208 pages.

U4 : Stéphane / Vincent Villeminot

Une épidémie se propage et les jeunes entre 15 et 18 ans survivent d’une manière bien mystérieuse.

Un étrange virus se répand dans la population en quelques jours. Les adultes meurent les uns après les autres, mais les adolescents entre 15 et 18 ans survivent sans explication. C’est dans ce contexte où chacun tente de survivre que Vincent Villeminot emmène son lecteur dans la ville de Lyon au début du roman. On y suit quelques personnages et notamment Stéphane une jeune fille qui tente de savoir si son père a survécu ou non à cette épidémie foudroyante. En effet son père est un médecin reconnu qui travaille sur les épidémies et il a mystérieusement disparu après l’apparition des premiers symptômes dans la population. On suit donc des ados qui tentent de survivre dans un environnement devenu hostile où chacun souhaite sauver sa peau. Vincent Villeminot comme toujours amène un récit rythmé et prenant. On retrouve une façon bien à lui d’aborder les relations notamment les relations familiales. Ça donne envie de lire les trois autres titres qui se passent dans le même environnement et qui ont été écrits par trois autres auteurs. Chaque roman se focalise sur les péripéties d’un jeune qui tente de surnager au sein de l’épidémie.

Stéphane, ed. PKJ, 7,95 euros, 456 pages.

Soleil de cendres / Astrid Monet

Récit réaliste et prenant d’un futur proche assez flippant.

Solal ressent un mélange d’excitation et d’appréhension. Il se rend à Berlin avec sa mère Marika pour rencontrer son père, Thomas. C’est la première fois qu’il le rencontre et on sent que c’est aussi compliqué pour Marika de retrouver son ancien compagnon. C’est pourtant une promesse qu’elle souhaite tenir pour son fils.

Nous sommes dans un futur proche et les effets du réchauffement climatique sont omniprésents. Pour Solal et Marika, les trois jours passés à Berlin vont se transformer en véritable cauchemar. Au-delà de la canicule qui s’abat depuis un certain temps déjà sur l’Europe, d’autres événements vont venir compliquer (le mot est faible) ces retrouvailles. Marika, Thomas et Solal vont alors devoir faire face à l’inimaginable.

Ce roman pas si éloigné d’une réalité possible, retranscrit très bien une atmosphère pesante. Ça prend aux tripes de suivre les péripéties de cette famille qui tente de s’en sortir au milieu de ce chaos.

Soleil de cendres, Ed. Agullo, 19 euros, 224 pages.

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