Trois lucioles / Guillaume Chamanadjian

Capitale du Sud, tome 2.

On retrouve Nohamux alias Nox, l’épicier dans ce second volet de la trilogie « Capitale du Sud ». Un personnage débrouillard et attachant que l’on a découvert dans « Le sang de la cité » le premier tome. Guillaume Chamanadjian poursuit sur sa lancée avec « Trois lucioles » et l’intrigue va dépasser les murs de la ville dans ce second roman rythmé. Moins contemplatif que le premier mais toujours aussi bien amené, ce roman de fantasy démontre une nouvelle fois tout le talent de l’auteur pour les dialogues et pour la construction de son univers. Le Duc Servaint, celui qui a élevé le jeune commis d’épicerie est en danger et plus d’un personnage veut sa peau. Nox, qui a développé des compétences redoutables (notamment lorsqu’il passe dans son monde parallèle mais instable) est missionné pour l’éliminer. Il se retrouve face à un dilemme et c’est un des multiples choix que le personnage va devoir faire. La cité de Gémina dans laquelle il vit, voit les tensions se multiplier. Nox essaie d’y voir clair dans les différentes intrigues qui régissent la ville et ses clans mais c’est loin d’être une partie de plaisir. On sent que des évènements tragiques guettent et on est pris par l’histoire de cette suite, encore plus enlevé que le premier tome. Une nouvelle réussite à découvrir.

Trois lucioles, ed. Aux forges de Vulcain, 20 euros, 416 pages.

Le soir du chien / Marie-Hélène Lafon

L’histoire d’une rencontre dans un petit village du Cantal, avec tout ce que cela va engendrer.

Je découvre Marie-Hélène Lafon avec ce court roman et c’est une très belle découverte. L’autrice avec une plume sensible, dépeint le quotidien de Marlène une jeune femme qui vit dans le Cantal. Cette histoire c’est aussi celle de Laurent, menuisier, qui vit avec elle dans leur petite maison. Les choses vont petit à petit se mettent en place autour du duo qui profite de cette maison reculée. On découvre leurs proches, leurs façons d’appréhender le monde. Jusqu’à un soir et jusqu’à un accident, celui qui va venir chambouler leur belle routine. Ce roman est raconté à travers les sentiments de chaque personnage, à travers plusieurs voix. Marie-Hélène Lafon choisit chacun de ses mots et les phrases simples sonnent juste tout comme le rythme qui émerge du récit. « Le soir du chien » est un livre qui prend le temps de décrire les paysages du Cantal, qui prend le temps de poser une atmosphère.

Le soir du chien, ed. Points, 6,20 euros, 160 pages.

La route / Cormac McCarthy

Un roman sombre porté par une écriture ciselée. Une claque.

Un père et son fils se retrouvent dans un monde dévasté où il reste quelques humains luttant pour leur survie. Le père est affaiblie et est prêt à tout pour protéger son fils, qui lui est terrorisé et tente de donner du sens à tout ce qui l’entoure. Le lecteur va les suivre dans cet état de vigilance permanent, ne restant jamais au même endroit trop longtemps et traversant une nature souvent hostile. Cormac McCarthy a une sacré plume. C’était prévisible avec ce roman connu et dont on parle beaucoup mais tout de même, quelle claque. Il n’y a rien de trop, que ce soit dans les descriptions, dans les scènes décrites ou dans les dialogues. L’atmosphère y est pesante. Jusqu’à un final qui souffle aussi et qui permet de découvrir un raconteur d’histoire hors pair.

Traduit par François Hirsch.

La route, ed. Points, 7 euros, 256 pages.

Un pied au paradis / Ron Rash

Un roman noir dans les Appalaches qui alterne les points de vue autour d’une disparition.

Un shérif, un adjoint, un couple et un désir d’enfant, il n’en faut pas plus à Ron Rash pour construire pas à pas son intrigue dans les Appalaches du Sud. Nous sommes dans les années 50 et une compagnie d’électricité rachète peu à peu les terres de la vallée. Évidemment la maison du couple en question se situe dans cette vallée. Ajoutez à cela une étrange disparition dans le voisinage et vous avez tous les ingrédients pour camper le début d’un bon roman noir.

Je découvre Ron Rash avec ce roman et c’est une belle surprise. L’intrigue prend son temps (et pour autant c’est prenant) et les sentiments des personnages sont très bien restitués. On découvre des personnalités complexes au fil des pages. L’histoire est racontée de différents points de vue selon les parties du livre. Une autre bonne idée qui fonctionne très bien et qui donne plusieurs perspectives aux péripéties. Enfin, une petite touche mystique vient s’ajouter à certains moments sans que ça prenne le pas sur la réalité. Tout ça me donne envie de découvrir d’autres romans de l’auteur, qui a vraiment une façon bien à lui de construire son récit.

extrait de la présentation : « Un récit tragique qui nous plonge au cœur de l’Amérique profonde et rurale où l’on ressent la chaleur accablante, mais aussi la peur, la jalousie, le lourd poids des secrets que cet immense lac finira par recouvrir. »

Un pied au paradis, Ed. Folio, 7,30 euros 320 pages.

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