Direction Montepuccio, un petit village du Sud de l’Italie. Tout commence en 1870 lorsqu’un brigand revient dans ce village qu’il a connu. Ce retour marque pour le lecteur la découverte d’une famille que l’on va suivre tout au long du roman jusqu’à nos jours. La famille des Scorta. Une famille riche dans un premier temps puis qui connaît la pauvreté ensuite. Laurent Gaudé décrit à merveille ce village, son atmosphère et les relations que tissent cette famille au fil des années avec les habitants du coin. Des frères aux parents en passant par les liens qui les unissent ou non au curé du village, on découvre une histoire touchante et marquante. L’histoire d’une famille pauvre du Sud de l’Italie et qui tente de survivre, en étant irrémédiablement ramenée à leur condition. Le climat rude de cette région, le soleil et la chaleur accablante ne facilitent rien. Et en même temps, cette famille qui évolue est fière de ses racines et d’avoir ce rapport à la terre. Ils ne sont pas épargnés par les épreuves de la vie et l’auteur parvient à restituer tout cela dans une langue unique, avec juste ce qu’il faut d’images. Comme dans « Eldorado » j’ai complétement été happé par ce livre et sa force d’évocation. On y retrouve des thèmes chers à l’auteur, l’exil, l’épreuve ou encore la force des relations humaines. Une très belle surprise qui me donne envie de continuer à découvrir la bibliographie de Laurent Gaudé.
Le soleil des Scorta, ed. Actes Sud, 19,30 euros, 245 pages.