Le Syndrome du canal carpien / John Boyne

Chronique d’une famille accro aux réseaux.

La famille Beverley est une riche famille, entre le père qui est un présentateur reconnu de la BBC, la mère qui est une romancière a succès et les trois enfants qui grandissent au milieu de ces richesses. La famille Beverley a une autre particularité, elle est accro aux réseaux sociaux et à tout ce qui tourne autour. George, le père de la famille, va écrire le tweet de trop et les évènements vont se mettre à dérailler petit à petit pour la famille à partir de là. Dans un bouquin qui fait la part belle aux dialogues, on découvre un humour avec une bonne dose de cynisme et à d’autres moments une bonne dose de burlesque. John Boyne est très bon pour mettre en évidence nos comportements contradictoires ou les travers des réseaux sociaux. L’histoire illustre parfaitement les effets de ces réseaux avec des personnages réussis qui vont finir dépassés. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au début, mais une fois lancé on a bien envie de savoir où vont mener les excès de cette famille pas si singulière. Un bon moment de lecture qui se lit tout seul, parfait pour la saison.

Le Syndrome du canal carpien, ed. JC Lattès, 22,90 euros, 480 pages.

L’Illusion du mal / Piergiorgio Pulixi

Un roman noir sur la puissance des médias et de l’opinion public. Une découverte.

J’ai découvert un peu au hasard ce bouquin à la bibliothèque et je ne regrette pas d’avoir croisé Piergiorgio Pulixi. Une ambiance italienne, une histoire bien sombre et deux enquêtrices à la personnalité affirmée, on ne s’ennuie pas une seule seconde dans ce roman noir en Sardaigne. Tout démarre lorsqu’un étrange kidnappeur envoie des vidéos sur les réseaux de ce qu’il fait subir à ses otages. Les événements se déroulent dans un premier temps à Cagliari puis toute l’Italie reçoit la fameuse vidéo. Les médias s’emparent de l’affaire et le ravisseur sous couvert d’une justice expéditive devient rapidement un héros pour la population à Cagliari et au-delà. Les otages ne sont pas choisis au hasard et on des casseroles derrière eux. Toute la question qui se pose alors est de comprendre pourquoi le ravisseur choisit ces otages spécifiquement. Les deux enquêtrices Éva Croce et Mara Reis ont deux caractères opposés, mais pourtant s’entendent très bien. On apprécie les joutes oratoires entre les deux tout au long du roman. Elles vont devoir collaborer avec Vito Strega, criminologue et vice questeur venu de Milan. Un autre personnage plutôt marginal dans l’institution policière, comme elles. Le tout est très bien ficelé et prenant, et on se retrouve à la fin avec une seule envie, replonger dans une enquête du trio. Après quelques retours j’ai cru comprendre que « L’île des âmes » le premier polar de l’auteur traduit en France est aussi de très bonne facture comme « L’illusion du mal ». Les questions autour de la justice, des réseaux sociaux, de la dangerosité des médias se croisent. Les passés troubles des deux enquêtrices complètent le tableau et les rendent encore plus attachantes. Un très bon roman noir sur toute la ligne.

Traduit de l‘italien par Anatole Pons-Reumaux.

L’Illusion du mal, ed. Gallmeister, 25,90 euros, 608 pages.

Le loup, l’épée et les étoiles / Lola Lafon

Des textes courts marquants et très bien écrits.

Les contributions de l’autrice pour l’hebdo « Le 1 » sont rassemblées dans un même ouvrage et c’est un plaisir de retrouver la plume de Lola Lafon dans cette parution récente des éditions de l’Aube. Ces billets sont une très bonne entrée en matière pour découvrir le travail de la romancière. Au fil des textes Lola Lafon aborde la condition féminine, les réseaux sociaux, la politique ou des éléments plus intimes qui concernent sa vie, son enfance. Encore une fois et même sur un format avec des textes courts on est emporté par sa façon de raconter.

Le loup, l’épée et les étoiles, ed. de L’Aube, 13 euros, 128 pages.

Je suis une sur deux / Giulia Foïs

Une reconstruction après un viol.

Un récit poignant et très bien écrit. Giulia Foïs livre un témoignage important. Ce n’est pas une lecture facile et ça remue pas mal. On retrouve sa plume alerte et son ton singulier, deux ingrédients qui fonctionnent déjà à merveille dans son émission « Pas son genre » sur France Inter.

Je suis une sur deux, Ed. Flammarion, 16 euros, 192 pages.

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