Le Syndrome du canal carpien / John Boyne

Chronique d’une famille accro aux réseaux.

La famille Beverley est une riche famille, entre le père qui est un présentateur reconnu de la BBC, la mère qui est une romancière a succès et les trois enfants qui grandissent au milieu de ces richesses. La famille Beverley a une autre particularité, elle est accro aux réseaux sociaux et à tout ce qui tourne autour. George, le père de la famille, va écrire le tweet de trop et les évènements vont se mettre à dérailler petit à petit pour la famille à partir de là. Dans un bouquin qui fait la part belle aux dialogues, on découvre un humour avec une bonne dose de cynisme et à d’autres moments une bonne dose de burlesque. John Boyne est très bon pour mettre en évidence nos comportements contradictoires ou les travers des réseaux sociaux. L’histoire illustre parfaitement les effets de ces réseaux avec des personnages réussis qui vont finir dépassés. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire au début, mais une fois lancé on a bien envie de savoir où vont mener les excès de cette famille pas si singulière. Un bon moment de lecture qui se lit tout seul, parfait pour la saison.

Le Syndrome du canal carpien, ed. JC Lattès, 22,90 euros, 480 pages.

Le carnaval des hyènes / Michaël Mention

Un roman noir survitaminé sur les travers de la course à l’audimat.

Carl Belmeyer est un homme redoutable et détestable. Il est présentateur télé pour une grande chaîne et il passe ses journées à travailler son image et à réfléchir à la prochaine combine qui lui fera gagner de l’audimat. Mais l’engrenage va se gripper lorsque la participante d’une émission de télé réalité de sa chaîne meurt en direct et fait un buzz monstre dans la foulée. Carl et ses sbires doivent étouffer la mauvaise pub au plus vite et quoi de plus logique que de concocter un nouveau buzz pour faire oublier cette affaire sordide. C’est à partir de là que Carl est envoyé au Liberia dans un pays en guerre pour faire un reportage de quelques jours. Un reportage qui va se transformer dès la descente de l’avion en véritable enfer pour le personnage. Michaël Mention écrit un roman noir survitaminé comme il sait si bien le faire, un roman qui dénonce les travers de la télévision, des médias ou de l’information à sensation. Un récit prenant de bout en bout qui met une bonne claque lors de sa lecture. Les dialogues sonnent justes, chacun en prend pour son grade et les choses s’accélèrent une fois que Carl Belmeyer est envoyé au Liberia. Il y a tout dans ce bouquin, de l’espionnage, de l’aventure, de la politique. « Le carnaval des hyènes » est une satire qui offre un excellent moment de lecture.

Le carnaval des hyènes, coll. Ombres noires, ed. Flammarion, 17 euros, 224 pages.

Ceci n’est pas une chanson d’amour / Alessandro Robecchi

Un voyage milanais avec une bonne dose d’humour noir.

Un roman noir plein d’humour dans une Italie dépeinte à travers ses paradoxes et ses facettes moins reluisantes, sans fard. La société milanaise marche parfois sur la tête et plus particulièrement le petit monde de la télé. On peut compter sur Alessandro Robecchi pour nous le rappeler à travers son personnage Carlo Monterossi, homme de télé qui échappe à une tentative d’assassinat. À noter qu’une intrigue originale avec au centre une émission de téléréalité, on n’en croise pas tous les jours. Les dialogues sont percutants et on se laisse aller à décrocher des sourires devant certaines scènes. Bref, n’hésitez pas à vous laisser tenter par ce petit polar édité chez l’Aube. Un vrai bonbon à déguster pour cette fin d’année.

Ceci n’est pas une chanson d’amour, ed. de l’Aube, 21,90 euros, 424 pages.

Présentes / Lauren Bastide

Ville, médias, politique… Quelle place pour les femmes ?

Lauren Bastide livre un essai engagé et important, dans la continuité de ses derniers projets (les conférences au Carreau du Temple à Paris avec des interviews de plusieurs figures féministes et le podcast La Poudre). L’autrice dresse un panorama complet et ultra documenté des oppressions que subissent les femmes. La majorité du panorama porte sur la sphère publique et plusieurs thématiques en découlent.

Les propos sont à chaque fois précis, permettent de rendre visibles les luttes récentes et sont accompagnés pour la plupart de références (des podcasts récents, des essais, des articles de presse, des films).

Présentes, ed. Allary, 19,90 euros, 272 pages.

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