Tout démarre sur le pont de Bondy qui enjambe l’A3, une altercation éclate et commence à faire dégénérer les choses au milieu d’une circulation dense. En parallèle, Thomas B. Reverdy emmène son lecteur un peu plus loin dans le lycée à côté du carrefour. Un lycée dans lequel Candice une prof de français surmotivée s’apprête à accueillir Paul un écrivain qui a accepté de rencontrer sa classe pour une intervention. Non loin de là c’est Mo, un des élèves de la classe de Candice qui arrive au lycée. On suit ces différents personnages dans cette journée qui on le sent rapidement va se tendre. L’atmosphère est particulière et pourtant les évènements s’enchaînent, Paul arrive au lycée et démarre son intervention. On se rend compte que l’auteur a fait un travail de fond important pour rendre crédible la classe, les réactions des profs ou la vie plus globalement d’un établissement. Reverdy a une plume enlevée et ne tombe pas dans les clichés malgré les thèmes choisis. Je découvre cet auteur avec ce bouquin et ça a été une vraie bonne surprise. Aussi bien dans le traitement des questions qui traversent le bouquin (racisme, orientation, avenir des jeunes, violences policières, ségrégation spatiale, etc.) que dans la forme. On a du mal à lâcher le livre une fois démarré et les dialogues percutent bien. Les inégalités sociales entrainent les inégalités scolaires dans un cercle vicieux redoutable. On croise des élèves marginalisés, des comportements d’enseignants abusés, mais qui existent. Un roman à découvrir.
Le grand secours, ed. Flammarion, 21,50 euros, 320 pages.