Vivance / David Lopez

Les rencontres d’un cycliste voyageur, sous la plume singulière de l’auteur de « Fief ».

Teintée d’une poésie unique, l’écriture de David Lopez apporte à ses histoires une saveur singulière. Après « Fief » qui avait été un premier coup de coeur, je trouve « Vivance » tout aussi réussi. Le narrateur est à vélo à travers la campagne et avance au fil des rencontres. On suit sa façon d’appréhender le monde, à travers un regard aiguisé sur ses pairs, mais aussi sur ses souvenirs. « Vivance » est un peu comme une déambulation en pleine nature, une déambulation qui sonne juste, sans blabla. Au premier abord avec le pitch, un cycliste voyageur qui traverse des petits bourgs dans une campagne reculée, on a du mal à se dire que l’auteur va tenir 250 pages et pourtant ça passe tout seul. Et c’est aussi ça qui fait tout le sel des romans de David Lopez, une langue à part, des personnages que l’on découvre au fil du roman et que l’on a envie de suivre. Une épaisseur derrière les façades. Et toujours la petite touche d’humour qui va bien.

Vivance, ed. Seuil, 19,50 euros, 288 pages.

Je suis le feu / Max Monnehay

Retrouver Victor Caranne, le psychologue en milieu carcéral.

Dans « Je suis le feu » on retrouve le psychologue en milieu carcéral Victor Caranne, découvert dans le premier roman de l’autrice, « Somb ». Un personnage torturé par un passé qu’il a des difficultés à laisser derrière lui. Notamment un évènement traumatique dont on apprend déjà l’existence dans le premier roman. Victor Caranne rencontre régulièrement des prisonniers dans la prison de l’île de Ré et apporte une aide ponctuelle à des enquêtes en cours sur la Rochelle et ses alentours. Dans ce nouveau polar, plusieurs femmes sont retrouvées assassinées à leurs domiciles à travers des mises en scène macabres. Une singulière enquête qui nous fait aussi entrer dans la tête du tueur sur certains chapitres. Le tout s’imbrique petit à petit et le lecteur a parfois un temps d’avance sur Caranne. C’est toujours un régal de retrouver une région et ses bords de mer, et comme dans « Somb » le cadre du roman participe pleinement au plaisir de lecture. « Je suis le feu » apparaît plus abouti et prenant que le précédent. Max Monnehay est définitivement une autrice à suivre. C’est sombre, très bien amené et les personnages prennent de l’épaisseur (l’exemple de Babiak).

Je suis le feu, ed. du Seuil, 20 euros, 400 pages.

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