Quand tu écouteras cette chanson / Lola Lafon

Une nuit dans l’Annexe du musée Anne Frank à Amsterdam.

Cette collection propose des textes d’auteurs et d’autrices qui se sont rendus dans un musée pendant une nuit pour ensuite écrire un texte sur cette expérience. La collection s’appelle « Ma nuit au musée » et je la découvre avec ce livre de Lola Lafon. La romancière se rend pendant une nuit dans l’Annexe, un appartement dans les combles dans lequel la famille d’Anne Frank s’est cachée durant deux années. Un appartement vide situé dans le musée Anne Frank à Amsterdam. Un lieu vide, où le vide prend tout son sens face à l’absence d’Anne Frank pour son père. On retrouve tout de suite la très belle écriture de Lola Lafon et ses mots qui font écho chez le lecteur. L’autrice écrit sur sa façon d’appréhender cette nuit avant de s’y rendre, sur cette expérience qu’elle appréhende. Cela va lui renvoyer tout un tas de souvenirs sur sa vie que l’on découvrira en parallèle aux passages sur la vie d’Anne Frank. On y croise des questionnements autour du rôle de l’écriture, de ce que peut représenter un témoignage et ses récupérations, ou encore du renouvellement incessant de la violence des hommes. Un très beau bouquin déroutant et poignant.

Quand tu écouteras cette chanson, ed. Stock, 19,50 euros, 188 pages.

Fief / David Lopez

Une troupe de potes et des vies qui s’écoulent. Un roman marquant.

« Fief » au risque de répéter ce qui a été dit et redit lors de sa sortie est avant tout un roman avec une langue travaillée, qui marque. La langue d’un auteur qui a trouvé sa plume et qui décrit avec beaucoup de justesse les vies de jeunes marginaux vivant en banlieue. Ni dans une très grande ville, ni dans une campagne perdue. On rencontre Jonas et ses potes, on découvre leurs quotidiens et on les suit du club de boxe aux soirées plus ou moins galères en passant par les souvenirs de leurs enfances. Comme dans le roman récent de Diaty Diallo, David Lopez s’attarde sur ses jeunes sans jugement ni pathos. Il y a un réalisme et une vraie atmosphère qui se dégage de ce roman, l’intrigue n’est pas l’enjeu. On visualise tout de suite les scènes et en même temps on sent que l’auteur n’est pas dénué d’empathie pour ses personnages, notamment Jonas le roi de l’esquive, le personnage principal. « Fief » est une belle découverte.

extrait : « Alors que nous ce sont des bleus, des poumons encrassés et quelques neurones qu’on sème sur un chemin qui ne fait rien d’autre que tracer une boucle. »

Fief, ed. Points, 7,60 euros, 240 pages.

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