Monstres en cavale / Cloé Mehdi

Damien est incarcéré à l’âge 13 ans et il attendra ses 19 ans pour avoir une chance de s’évader.

Damien est en prison depuis ses 13 ans pour de sombres raisons que je vous laisse découvrir. Au début de ce roman noir, il est transféré de sa prison à un zoo dans lequel les plus grands criminels sont rassemblés dans des enclos. Des criminels dont il fait partie et qui sont exposés comme des animaux aux visiteurs toujours plus nombreux. C’est dans cet endroit morbide que les choses vont s’accélérer pour Damien puisqu’il réussit à s’échapper tout en rencontrant Cab, une jeune fille issue du grand banditisme qui va lui ouvrir les portes d’un monde souterrain qu’il méconnait. Le futur ne s’annonce pas plus reposant pour le jeune homme fragile et abimé par les années de prison.

On retrouve dans « Monstres en cavale » les thèmes chers à l’autrice qui était déjà présents dans « Rien ne se perd », un roman noir édité chez Jigal en 2016 (une claque à lire d’urgence). Cloé Mehdi aborde dans ce premier roman les violences envers les enfants sous plusieurs formes (violences physiques, abandon) tout en questionnant la prison et la prise en charge de la maladie mentale dans la société. Ici on se situe à la frontière entre le thriller et le roman noir, le récit est mené tambour battant et une fois la fuite de Damien amorcée à travers l’Europe, l’autrice déroule les péripéties sans laisser ses personnages souffler bien longtemps. Ce premier roman écrit très jeune est déjà le reflet d’une autrice talentueuse et cela va se confirmer par la suite, notamment dans « Rien ne se perd » qui est pour moi une référence dans le polar.

Monstres en cavale, ed. du Masque, 7,90 euros, 624 pages.

Rien ne t’appartient / Nathacha Appanah

Un deuil en appelle un autre. Le passé peut alors ressurgir.

Un roman construit avec brio où la question du deuil se mêle au portrait d’une femme, notamment son enfance qui va faire écho avec les événements qu’elle vit. Difficile de restituer des ressentis à la lecture de ce livre, c’est prenant et on se laisse complètement happer par le rythme de l’autrice. Que ce soit l’écriture ou les thématiques abordées (la famille, la condition féminine, la filiation ou encore l’enfance), c’est toujours très juste dans les descriptions et en même temps l’autrice donne le parole comme souvent à des personnes marginalisées. Lisez-le sans hésiter, les livres de Nathacha Appanah touchent au coeur et je ne regrette pas de l’avoir découverte avec « Tropique de la violence ».

Rien ne t’appartient, ed. Gallimard, 16,90 euros, 160 pages.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer