Sékou et Aïssatou tentent de traverser la France pour rejoindre un proche en Angleterre. Partis de Guinée, on retrouve au début du roman les deux personnages à leur arrivée en France dans la région de Nice. On se rend compte rapidement de l’enfer qu’ils traversent depuis leur départ de Guinée. Nicolas Leclerc alterne les chapitres avec des retours en arrière qui retracent l’histoire des deux jeunes guinéens puis des chapitres en France au présent où l’on suit la suite de leur parcours. Un parcours semé d’embuches dans lequel Sékou et Aïssatou vont rencontrer un racisme crasse et une politique migratoire écœurante. Leur origine et leur statut de migrant agissent comme une double sanction. Sans parler de leur jeunesse qui les rend encore plus malléables. Ils vont pourtant faire preuve d’une force de caractère hors du commun.
La suite prend la forme d’une longue fuite en avant. On se retrouve au carrefour du roman noir et du thriller dans ce troisième livre de Nicolas Leclerc. Un auteur qui construit toujours aussi bien ses intrigues et qui ne lâche pas son lecteur. La documentation conséquente permet de mettre en évidence une économie souterraine sous différents angles. Celle des passeurs, celle des hommes qui profitent de la détresse des migrants. Mais il y a aussi dans ce roman aux thèmes multiples des questions autour des violences envers les femmes, de la réception de leur discours dans les commissariats notamment. Malgré les différents thèmes traités, rien n’est laissé au hasard et Nicolas Leclerc écrit un roman noir prenant. Un grand merci à Babelio pour la découverte de ce nouveau titre de l’auteur, qui paraitra le 25 mars.
Toujours vivantes, ed. Seuil, coll. Cadre noir, 19 euros, 352 pages.