Éteindre la Lune / William Boyle

Un roman noir dans Brooklyn avec le ton unique de William Boyle.

1996, Brooklyn, deux jeunes s’amusent à balancer des cailloux depuis un pont sur les bagnoles en contre bas, jusqu’au moment où Bobby l’un des deux atteint une conductrice en pleine tête. Une conductrice qui s’avère être la fille de Jack, un père de famille qui tente d’arrondir les fins de mois en rendant des services à droite à gauche avec ses gros bras. Le roman démarre sur cet évènement dramatique avant d’emmener le lecteur quelques années plus tard. On rencontre un autre personnage, Lily. Une jeune fille passionnée d’écriture qui décide d’ouvrir un atelier d’écriture dans le sous-sol d’une paroisse. C’est là que Jack débarque dans cet atelier d’écriture pour coucher sur le papier toute la souffrance accumulée depuis la perte de sa fille. Ajoutez à cela quelques personnages pas toujours recommandables et le roman est lancé. William Boyle en s’attardant sur chaque personnage développe une intrigue prenante. Il prend le temps de développer les personnalités de chacun et chacune et on est embarqués par son regard aiguisé sur les relations humaines. Tout ce petit monde va finir d’une manière ou d’une autre par se croiser et ce ne sera pas forcément pour le meilleur. L’auteur offre un très bon moment de lecture avec des touches d’humour, mais aussi des passages plus touchants. Il questionne avec justesse la paternité et les relations, notamment amicales. Le tout sans tomber dans le pathos et avec une réflexion bien amenée sur l’écriture en filigrane. « Éteindre la lune » livre un récit que l’on a du mal à poser une fois démarré, avec pas mal de références musicales ce qui ne gâche rien (un peu à la manière d’un Michael Mention). Du très bon du début à la fin.

Traduit de l‘américain par Simon Baril.

Éteindre la Lune, ed. Gallmeister, 24,80 euros, 416 pages.

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