Béton rouge / Simone Buchholz

Une nouvelle enquête de Chastity Riley avec la dose d’humour noir qui va bien.

On continue dans la série avec Chastity Riley la procureure d’Hambourg et « Béton rouge », le troisième opus déjà de Simone Buchholz, publié en 2022 dans la collection Fusion chez l’Atalante. Un homme est découvert enfermé dans une cage devant le bâtiment d’un grand groupe d’édition au début du roman. Quelqu’un a voulu faire passer un message et le moins que l’on puisse dire c’est que ce message est plutôt glauque. L’enquête va suivre son cours, mais surtout la verve et le ton inimitable de Chastity Riley vont reprendre du service. Un personnage toujours aussi attachant et borderline comme on aime. Son entourage qui est un peu sa « famille » n’est pas en reste et on a encore une fois le droit au détour de certains dialogues à des passages vraiment bien vus. L’écriture est aussi affutée que le regard de l’héroïne sur la société. Dans « Béton rouge », il est question de maltraitance chez les enfants, mais aussi d’une presse au service d’une société qui marche parfois sur la tête. Les polars de Simone Buchholz ont définitivement une atmosphère à part.

Béton rouge, ed. l’Atalante, coll. Fusion, 19,90 euros, 240 pages.

La petite dernière / Fatima Daas

Une voix singulière à découvrir.

Dans un récit autobiographique d’une rare justesse et tout en nuances, Fatima Daas se raconte, raconte son enfance à Clichy-sous-Bois. Le personnage s’arrête sur les relations avec sa mère, son père ou ses amies. Elle retransmet aussi ses observations du quotidien, d’une vie en mouvement, notamment des observations dans les transports en commun qu’elle prend régulièrement. L’écriture lui permet de poser les choses, de tracer les contours d’une identité qu’elle découvre mouvante. Plusieurs émotions traversent ce texte et on a du mal à décrocher une fois lancé dans la lecture. On est pris par le fond mais aussi par la forme tout aussi travaillée. Une lecture qui sort le lecteur de sa zone de confort. J’ai été pris par ce rythme et je suis très curieux de lire une nouvelle fois cette plume. « La petite dernière » est un sacré bouquin où se mêle la recherche d’une identité et la découverte de l’écriture. Un livre marquant sur l’adolescence et ses tâtonnements. Un coup de cœur.

La petite dernière, ed. Noir sur Blanc, 16 euros, 192 pages.

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