Les Sources / Marie-Hélène Lafon

La violence rôde dans une ferme isolée du Cantal, dans les années 60.

Marie-Hélène Lafon n’a pas son pareil pour camper en quelques pages des scènes, pour donner de l’épaisseur à ses personnages en quelques lignes. Dans « Les Sources » elle se penche sur une famille d’agriculteurs qui vit sous le joug d’un père de famille violent. La première victime est sa femme, qui est la voix de toute la première partie du roman. Elle raconte sans détour ce qu’elle vit, la violence qui l’enferme dans son quotidien avec son conjoint. L’autrice parvient à nous transporter au milieu de cette ferme isolée du Cantal, dans les années 60. Il y est question de la condition des femmes et encore une fois on est marqués par les mots, par le choix des mots dans lequel on sent que rien n’est laissé au hasard. Pour la deuxième partie du roman Marie-Hélène Lafon choisit de donner la parole au père avant de terminer par une des filles de la fratrie. « Les Sources » est un roman tendu qui se lit comme un souffle. Comme souvent chez la romancière la question du silence et des non dits plane jamais loin et c’est encore le cas ici. À l’arrivée ça donne un roman âpre et très bien écrit.

Les Sources, ed. Buchet Chastel, 16,50 euros, 128 pages.

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