Les Garçons de l’été / Rebecca Lighieri

Le dynamitage en règle d’une famille à qui tout réussi en apparence.

« Les Garçons de l’été » forme une plongée saisissante dans le quotidien d’une famille du sud est de la France, chamboulée par l’accident de surf d’un des enfants. Un accident qui a lieu lors d’un séjour à la Réunion et qui dynamite le ciment de la famille (ou du moins les faux semblants qui faisaient office de ciment). Une famille bourgeoise qui présente bien. Cet accident fait l’effet d’un révélateur pour les personnalités de chaque personnage. Du mépris de Thadée, l’aînée de la fratrie plein d’assurance et imbus de sa personne, à l’empathie et à l’écoute de son petit frère Zachée en passant par la précocité d’Ysée la petite dernière. On découvre une vie de famille complexe régit par les non dits. On entre dans la tête de chacun d’entre eux, un chapitre après l’autre. L’autrice campe très bien l’atmosphère qui va se dégrader et le roman file vers le sombre, vers le roman noir voire vers le thriller à certains moments. C’est de plus en plus prenant, toujours aussi bien écrit et très évocateurs dans les images qui viennent au lecteur. Le corps, le charnel et les effluves ont des rôles très importants dans le récit comme c’est souvent le cas chez Rebecca Lighieri. Comme dans « Il est des hommes qui se perdront toujours », j’ai beaucoup aimé retrouver le ton de l’autrice et ses talents de conteuse. « Les Garçons de l’été » est un roman dense et bien amené, sur la famille et les liens que l’on peut tisser à l’épreuve d’un drame ou à l’épreuve du temps.

Les Garçons de l’été, ed. P.O.L, 19 euros, 448 pages.

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