Le Gibier / Nicolas Lebel

Un polar très bien construit qui se joue du lecteur du début à la fin.

Yvonne Chen et Paul Starski forment un duo détonnant. Le commissaire Starski est empêtré dans ses affaires personnelles d’un côté, de la maladie de son chien à des relations compliquées avec sa femme. Tandis que de l’autre, Chen est une policière taciturne et d’un pragmatisme à toutes épreuves, qui vit sa vie comme elle l’entend. Un personnage que je trouve particulièrement réussi, qui n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat et qui ramène son coéquipier sur terre dans l’enquête qui va les occuper. Les deux protagonistes sont appelés au début du roman dans un appartement où se déroule une prise d’otage. La prise d’otage dégénère et deux hommes sont retrouvés morts à l’intérieur. C’est à partir de là que Nicolas Lebel entraîne le lecteur de rebondissements en rebondissements dans une enquête bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Des intérêts des grands labos pharmaceutiques à des éléments liés à l’Apartheid en Afrique du Sud en passant par la chasse à courre, le duo n’est pas sorti des ronces. Et il faut reconnaître que l’auteur a beaucoup de talent pour mener le lecteur par le bout du nez. Starski perd pied dans cette enquête qui va le toucher personnellement et Chen tente de surnager pour deux. On pense savoir où l’enquête se dirige et à chaque fois on se plante complètement. Un excellent polar.

Le Gibier, ed. du Masque, 21,90 euros, 396 pages.

Ce que je ne veux pas savoir / Deborah Levy

Une enfance pas toujours facile mais jamais loin de l’écriture.

D’où vient l’envie d’écrire ? Dans quelles mesures est-ce liée à la condition féminine ? À l’enfance ? C’est en retraçant une partie de son enfance en Afrique du Sud puis en Angleterre que Deborah Levy livre une partie de sa réponse. Une réponse qui prend la forme d’une réflexion à la fois complexe et riche sur le statut d’écrivaine, sur le rôle de l’enfance mais aussi sur les obstacles que l’autrice a pu rencontrer (notamment l’impact de l’apartheid sur sa famille). Le tout est parsemé de citations, de Virginia Woolf à Orson Welles. La traduction est de Céline Leroy.

Ce que je ne veux pas savoir, Ed. du sous-sol, 16,50 euros, 144 pages.

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