Les forcenés / Abdel Hafed Benotman

Un recueil de nouvelles écrit dans une langue âpre. Benotman dans ses œuvres.

Abdel Hafed Benotman est un auteur à part avec une plume singulière, incisive. Dans « Les forcenés » il s’attarde sur les marginaux, celles et ceux qui déraillent ou qui font dérailler la société dans laquelle ils vivent. Dans ce recueil de nouvelles très sombre et en même temps écrit avec un style remarquable, on croise des personnages laissés pour compte qui n’ont plus grand-chose à perdre. Ce petit bouquin remue et sonne le lecteur au détour de certains passages. C’est âpre et on sent que le milieu carcéral que l’auteur a connu infuse dans certains de ces textes. J’avais beaucoup aimé « Éboueur sur échafaud » de l’auteur et la lecture de ce recueil est tout aussi prenante. Un auteur à découvrir.

PS : La très belle préface de Jean-Hugues Oppel complète bien le tableau.

Extrait : « Il m’est arrivé de vouloir me réinsérer mais, à force de tourner en rond, pendant des années, dans les cours de promenade des prisons, il est dur de marcher droit du jour au lendemain. Ça en devient presque biologique. D’ailleurs ça l’est puisque la taule s’imprime à l’intérieur, et je mettrais ma main de voleur à couper que mon âme doit porter en filigrane un numéro d’écrou. »

Les forcenés, ed. Rivages, coll. Rivages noir, 8,15 euros, 208 pages.

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