Tibi la blanche / Hadrien Bels

Radiographie d’un quartier de Dakar à travers les voix de trois lycéens.

Ce roman c’est l’histoire de Tibi la blanche et de ses deux compères, Issa qui veut devenir styliste et Neurone qui a un temps d’avance en cours au lycée et un avenir (doré) tout tracé dans l’entreprise de son père. Tout se passe dans la banlieue de Dakar, peu de temps avant les résultats du bac. Les lycéens commencent à se faire des films sur l’avenir, mais commencent aussi à voir leurs amitiés chamboulées par cet avenir justement. Chacun va alors prendre un chemin de gré ou non, à commencer par Tibi qui souhaite étudier en France, mais qui va se rendre compte que les choses ne vont pas être si simples. Issa de son côté ne jure que par les marabouts et il veut se faire un nom dans le monde de la mode et compte bien ne pas y renoncer malgré des résultats scolaires tout juste. Neurone enfin, ultra privilégié à la base, se rend compte que son parcours tout tracé va l’éloigner de son trio et notamment de Tibi, alors qu’il n’a des yeux que pour elle. Hadrien Bels à travers une langue rythmée et imagée, dresse les portraits d’une jeunesse Dakaroise contemporaine. C’est un plaisir de retrouver le ton de l’auteur comme dans « Cinq dans tes yeux ». Les dialogues ne sont pas en reste et sonnent juste. On découvre l’envers du décor et l’histoire du Sénégal, notamment un passé colonial qui laisse des traces. Un bouquin qui offre la photographie d’une jeunesse sénégalaise avec beaucoup de réalisme.

Tibi la blanche, ed. L’Iconoclaste, 20 euros, 256 pages.

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